Après les manifestations du mois d’août dans plusieurs villes du pays, la population de la ville des Gonaïves était à nouveau dans la rue vendredi 2 septembre.
Aux Gonaïves, ce vendredi, des milliers de personnes ont manifesté criant leur colère contre la vie chère, contre les assassinats par les gangs armés. Dans le cortège, un ancien sénateur attaquait le premier ministre Ariel Henry et la foule reprenait les slogans demandant son départ.
Suite au blocage par les gangs armés de la route qui mène vers le sud du pays, l’approvisionnement de la population de ces départements est diminué. Les transporteurs doivent payer aux gangs le droit de passage et les prix des marchandises flambent.
Dans les villes du sud, Miragoâne, Petit-Goâve, Jacmel, il y a eu de fortes mobilisations, avec les mêmes préoccupations « nous n’en pouvons plus », « les riches veulent nous exterminer », lançait une manifestante. Des milliers de manifestants ont pris les rues avec leurs assiettes et cuillères pour montrer qu’ils ne peuvent se nourrir à cause de la hausse des prix des produits alimentaires.
Lors de la mobilisation du 21 aux Cayes, la police a tiré, trois manifestants ont été tués et plusieurs autres blessés. Malgré la répression, les manifestants ont tenu pendant trois jours.
Au Cap-Haïtien, ils étaient des milliers à marcher contre la vie chère, contre la rareté du carburant. Un politicien de l’opposition appelait à « fermer les banques si le dollar ne descendait pas en dessous de 100 gourdes dans les 72 heures ». Lors de la manifestation du 31 août une femme a été tuée par balles.
Dans cette situation, les patrons, le grand commerce, les banquiers continuent à réaliser des profits importants sur le dos des travailleurs et de la population. Les banquiers se livrent à la spéculation sur la monnaie locale, la gourde, engrangeant des bénéfices. Lors des mobilisations, les politiciens de l’opposition surfent sur la colère de la population et demandent le départ du premier ministre en lorgnant sur de futurs postes.
La population laborieuse vit sous la pression des gangs armés dans les quartiers, affrontant l’insécurité tous les jours. Elle n’a rien à attendre de ces politiciens. Les ouvriers se serrent les coudes dans les entreprises face aux patrons, et quand ils en ont l’occasion, les travailleurs, les habitants des quartiers laissent éclater leur colère dans ces manifestations. Les masses pauvres montrent leur force en se mobilisant, cette force est un des moyens pour ne plus être les victimes.