La tempête Fiona a provoqué des coupures d’eau massives. Mais le scandale de l’eau est quotidien en Guadeloupe.
Trois jours avant le passage de la tempête, par exemple, les habitants de Gourbeyre ont été priés de ne pas consommer l’eau du robinet parce qu’elle contenait de trop fortes doses de chlordécone. Cette pollution, relevée le 5 septembre, n’a été signalée que le 13, soit huit jours plus tard ! Encore fallait-il que l’eau arrive dans les foyers, car dans certaines sections l’eau était de toute manière coupée jusqu’au 14 septembre « en raison d’une casse sur le réseau », selon l’expression consacrée.
Le réseau de distribution de l’eau est bien trop vétuste, pas un jour ne se passe sans rupture de canalisation. En moyenne, 63 % de l’eau potable qui est produite est ainsi perdue. Dans certaines zones ce taux de perte atteint 79 % ! En ce qui concerne les eaux usées ce n’est guère mieux : les trois quarts des stations de traitement ne sont pas conformes.
La goutte d’eau qui fait déborder le vase ? C’est en Guadeloupe que l’eau atteint le prix record de 6,52 € par mètre cube, contre une moyenne de 4,19 € dans l’Hexagone.