La vague de colère continue de déferler suite au décès de la jeune Mahsa Zhina Amini, tuée le 14 septembre sous les coups de la « police des mœurs » parce qu’elle portait mal son voile.
La « police des mœurs » est chargée de faire peser sur les femmes une véritable chape de plomb, en leur imposant le port du voile obligatoire en public mais aussi en leur interdisant de porter des manteaux au-dessus du genou, des pantalons serrés et des jeans troués ou encore des tenues de couleurs vives. Cette pression religieuse qui s’exerce contre les femmes est un des outils qui permet au régime iranien de maintenir sa dictature en faisant régner la terreur dans toute la société. C’est une pression contre tous les pauvres, contre tous les travailleurs.
Depuis le 16 septembre et l’annonce du décès de Mahsa Amini, les manifestations ont rassemblé des femmes, des jeunes et des hommes par milliers, criant « Mort à la République islamique » dans de nombreuses villes du pays, y compris à Téhéran, la capitale. Filmées par des téléphones, des femmes se sont coupé les cheveux, ont retiré leur voile, l’ont brûlé pour certaines. Samedi 1er octobre, des manifestations d’étudiants ont eu lieu dans plusieurs universités pour dénoncer la répression sanglante. D’après l’organisation Iran Human Rights, à la date du 3 octobre, il y avait eu au moins 92 morts depuis le début de la protestation. Plus de 1 200 manifestants ont été arrêtés.
L’aggravation de la misère amplifie la révolte. L’inflation officielle dépasse les 50 % et le prix de multiples produits quotidiens a doublé en un an. En dix ans, le niveau de vie moyen a été réduit de 25 %. Dans ce contexte, la lutte actuelle des femmes pour leur liberté pourrait déclencher une véritable révolution sociale de dizaines de millions de pauvres et de travailleurs. Si ces derniers en profitaient pour se saisir du pouvoir politique, la véritable émancipation des masses et donc des femmes serait gagnée. Mais il faudrait un parti révolutionnaire des travailleurs pour assurer le succès d’une telle révolution.