CO N°1293 (8 octobre 2022) – Ministres en Martinique et en Guyane. Les vraies causes non traitées !

Gérarld Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outremer et Gabriel Attal, ministre des Comptes publics, ont achevé leur tournée sécuritaire par la Martinique. Au préalable, ils s’étaient rendus avec le ministre de la justice Éric Dupont-Moretti en Guyane où la CTG (collectivité territoriale de Guyane) avait organisé des « Assises de la sécurité ».

Les ministres avaient en charge « d’éteindre le feu » de l’insécurité, installée sur fond de trafic de drogues et d’armes dans ces territoires, qui sont aussi des plaques tournantes pour l’approvisionnement en drogues de l’Europe. Avec 23 homicides dont 19 par arme à feu depuis le début de d’année en Martinique et 30 en Guyane, ces territoires atteignent déjà des records de criminalité. Plusieurs « mules » transportant de façon dissimulée de la cocaïne sont interceptées sur chaque vol en provenance de Cayenne.

Une série de mesures immédiates ou non ont été annoncées.

Interdiction des ventes d’armes, arrivée de nouvelles brigades de gendarmerie, renforcement des effectifs policiers, douaniers et judiciaires, drones pour la surveillance des côtes en Martinique, installation de scanners à l’aéroport de Cayenne, interdiction des ventes d’armes. Quant au scanner permettant d’examiner le contenu des containers sur le port de Fort-de-France il serait prévu pour 2024. En attendant il y aura des scanners mobiles et les municipalités pourraient disposer d’un fonds spécial pour faire installer des caméras de vidéo-surveillance dans leur ville…

La réponse sécuritaire apportée aujourd’hui par les ministres ne pourra régler les problèmes de fond qui causent la montée de la violence, du trafic de drogue ou de la délinquance. Ni le « contrat territorial de lutte contre la délinquance et de la prévention », signé entre l’État et le président de la CTM. Ces phénomènes se développent et s’amplifient sur la base d’une société fracturée et injuste qui laisse sans perspective et dans le désespoir des milliers de jeunes, hommes comme femmes, des familles. Les colmatages d’un gouvernement, d’un État, qui est au service des plus riches et des gros possédants ne peuvent empêcher le bateau de continuer à prendre l’eau. Pour sortir de ce cycle infernal, il est nécessaire que la jeunesse, les travailleurs, les exploités se donnent, par leurs luttes, la perspective de renverser un système qui génère violence, guerres, crises et misère.