CO N°1295 (5 novembre 2022) – Grande-Bretagne – Un multimillionnaire à la tête de l’État

Le 20 octobre dernier la première ministre britannique, Liz Truss, a démissionné, 44 jours après sa désignation par le parti conservateur. Elle a été remplacée par Rishi Sunak.

La nomination de ce riche capitaliste a rassuré les marchés, mais les travailleurs ont encore à craindre ce nouveau dirigeant.

Pour les grands partis, au diable cette fois la xénophobie à l’égard du premier chef du gouvernement anglais d’origine indienne, il est riche !

Liz Truss a battu le record du plus court mandat dans l’histoire britannique depuis 1945. 44 jours. Elle a présenté un « mini-budget » promettant des mesures uniquement pour les plus riches : baisser massivement les impôts à 1,5% du produit intérieur brut (PIB). Truss a aussi annoncé le gel des factures de gaz et d’électricité pour les ménages et les entreprises, sans expliquer comment elle financerait tout cela. Cela a suffi pour inquiéter les capitalistes et créer la panique sur les marchés financiers. La Banque d’Angleterre est intervenue pour rassurer les marchés. Fortement critiquée par la haute finance britannique et internationale, devenue impopulaire dans une population écrasée par l’inflation, Truss a fini par être éjectée.

Sunak, d’origine indienne, de confession hindoue, a été désigné faute de concurrent jugé à la hauteur de la tâche des lobbies de la bourgeoisie. Ancien cadre de la banque Goldman Sachs, multimillionnaire, son épouse est l’héritière d’un milliardaire indien, ils possèdent à eux deux une fortune estimée à 840 millions d’euros.

Sunak a été ministre de l’économie sous le gouvernement de Boris Johnson. Durant la crise du Covid-19, il a accordé 403 milliards d’euros au grand patronat. Sunak et son actuel ministre de l’économie, Jeremy Hunt, ont déjà annoncé la couleur. Ils ont prévu de réduire les dépenses publiques et de limiter les aides aux factures énergétiques à six mois. Les mesures d’austérité plongeront un nombre important de travailleurs dans la pauvreté.

Ces évènements montrent que les politiciens mènent la politique voulue par les capitalistes. La classe laborieuse ne pourra compter que sur ses propres forces pour tenir tête aux exploiteurs.