L’Italie et la France ont imposé une souffrance de 21 jours aux migrants repêchés en mer sur le navire de sauvetage Océan-Viking de l’association humanitaire SOS-Méditerranée.
Sur le navire : parmi les 234 migrants, 57 mineurs dont 44 non accompagnés. Parmi eux : des malades, des blessés, certains rescapés de Libye où les migrants sont battus, violés, mis en esclavage.
L’Italie, par sa position, doit gérer les migrants proches de ses côtes. La nouvelle première ministre, d’extrême droite, refuse l’Océan-Viking. Dans la même période elle accepte trois autres bateaux. Macron a tenté de refuser aussi, faisant mine d’ignorer de nouveaux accords européens qui imposent que parmi les migrants arrivés près d’Italie, 10 000 soient reçus par d’autres États dont la France et l’Allemagne, 3 000 chacun. Or depuis, seuls 112 migrants ont quitté l’Italie, 28 vers la France et 74 l’Allemagne.
Les sauveteurs, inquiets face aux risques de décès, insistent et la France accepte ceux de l’Océan-Viking : originaires d’Afrique (Érythrée, Égypte, Guinée, Mali, Soudan), de Syrie, du Bangladesh et du Pakistan.
Le bras de fer entre France et Italie a aggravé la situation des migrants : certains, angoissés, veulent se jeter à la mer. Quatre d’entre eux, malades, vont débarquer en Corse le 10 novembre et les 430 autres à Toulon le 11. Mais Macron met des conditions, un tri : plus des deux tiers, 175, seront envoyés dans 11 autres pays d’Europe. Sans oublier que ceux qui ne répondent pas aux conditions du droit d’asile seront « renvoyés ».
À l’inhumanité et même la cruauté des chefs d’État, se sont ajoutées les déclarations de Zemmour ou de membres du Rassemblement national qui ne manquent pas une occasion de cracher leur venin raciste.
La Méditerranée meurtrière
Au moins 20 182 femmes, enfants et hommes ont perdu la vie en Méditerranée centrale depuis 2014 et au moins 1 337 décès ont été documentés depuis le début de l’année. C’est la route maritime migratoire la plus meurtrière au monde depuis 2014, année où les États européens y ont retiré tout moyen maritime en capacité de mener des opérations de recherche et de sauvetage professionnels. Les tentatives de blocage des bateaux citoyens réduisent la capacité de sauvetage et augmentent le nombre de personnes qui se noient en Méditerranée centrale.
Texte de l’association SOS-Méditerranée.