CO N°1297 (17 décembre 2022) – Guadeloupe – Nouvelle vague de répression contre les militants

L’État poursuit sa campagne de répression suite à la révolte sociale de novembre 2021.

Le mouvement contre la suspension des soignants avait entraîné la révolte d’une partie de la population et de la jeunesse en novembre 2021. Des jeunes avaient participé à des émeutes nocturnes à Pointe-à-Pitre et à Fort-de-France, certains sont même allés jusqu’à tirer sur la police à balles réelles. En utilisant ce prétexte et pour éteindre la contestation, le gouvernement orchestre l’arrestation, la poursuite, l’incarcération de dizaines de jeunes et de militants. À l’image des « grands frères » qui ont subi l’acharnement policier et judiciaire. Certains ont été déportés en Martinique et dans l’Hexagone, loin de leurs proches. Certaines incarcérations durent maintenant depuis près d’un an.

Le mardi 6 décembre 2022, cinq personnes dont un dirigeant syndical de l’UGTG, Didier Dyvrande, ont été arrêtées à leur domicile. Ils ont subi trois jours de garde à vue avant d’être déferrés en Martinique le quatrième jour. Les avocats ont été prévenus seulement à minuit la veille par SMS. Didier Dyvrande, cadre militant de l’UGTG a été placé sous le statut de « témoin assisté ». Il est ressorti libre le vendredi 9 décembre, deux militants du mouvement Moun Gwadloup sont « mis en examen » et sous contrôle judiciaire. Ils ont, eux aussi, été libérés. Les deux autres arrêtés ont été incarcérés en Martinique.

Ils ont reçu le soutien de nombreux militants et d’une partie de la population. Pendant les trois jours des centaines de personnes se sont rassemblées toute la journée devant le commissariat au Morne Vergain aux Abymes. Le jeudi 8 décembre l’avocate Maître Gélabale qui défend Didier Dyvrande a été bousculée par un officier, d’où la mobilisation de plusieurs avocats devant le commissariat.

Le troisième soir, le meeting du collectif pour la réintégration des soignants suspendus pour ne s’être pas fait vacciner contre le covid a rassemblé plus de 300 personnes au Morne Vergain. En Martinique un rassemblement était organisé devant le tribunal de Fort-de-France.