Mercredi 7 décembre, entre 15 heures et 17 heures, les gérants de stations-service ont décidé de baisser leurs rideaux. Une délégation s’est rendue en préfecture pour dire leurs craintes et solliciter l’aide de l’État.
Les gérants de stations-service de Martinique savent, comme tous les capitalistes – même s’ils ne sont pas les plus gros- que l’État est à leur disposition. Ils ont donc pris le chemin de la préfecture pour aller exiger que le préfet entende leurs doléances et garantisse leurs profits au détriment des consommateurs.
Cette fois, ce sont les remises gouvernementales sur les carburants qui perturberaient leur sommeil. Ils voudraient soi-disant préserver « le modèle économique des stations » en Martinique. Une belle hypocrise !
De juin 2008 à avril 2020, les gérants ont bénéficié d’un dispositif appelé « Accord Interprofessionnel Pétrolier » (AIP) mis en place avec la complicité de l’État. Ce dispositif, qui leur aurait rapporté plus de 25 millions d’euros, avait pour objectif de faire payer aux consommateurs la prime de fin de gérance en lieu et place des compagnies pétrolières. Dispositif qui a été reconduit sous le nom de « Indemnité de Précarité des Gérants » (IPG) depuis le 1er mars 2022 pour au moins 10 ans et qui va encore coûter.
Les gérants de stations-service en demandent toujours plus et savent jouer la comédie pour capter l’attention de l’État et obtenir gain de cause.
L’hypocrisie le dispute à l’indécence, surtout en cette période où bien des familles accumulent les difficultés avec la hausse des prix.