CO N°1299 (28 janvier 2023) – Guadeloupe : Les grévistes de EDF-PEI sont déterminés

La grève des salariés de EDF-PEI a déjà duré plus d’un mois. Après le dépôt du préavis le 5 décembre, la grève a commencé le 19 décembre, il a fallu attendre le 22 décembre pour la rencontre avec la direction locale.

Là, le directeur a menacé les grévistes de licenciement pour fait de grève et de réquisitions pour les contraindre à travailler.

Puis le directeur général est venu de France le 5 janvier pour négocier. Il a commencé par imposer ses conditions : arrêtez la grève si vous voulez négocier ! Même si c’est leur première grève, les travailleurs ont compris le piège : une fois le travail repris, ils n’ont plus aucun moyen de pression !

De toute façon ils s’étaient préparés à la grève. C’est d’ailleurs pourquoi, plus d’un mois après, ils continuent la lutte. Mieux, ils sont plus nombreux en grève qu’au début : de 70 % des 106 travailleurs de PEI (Production Électrique Insulaire) en grève au départ, ils sont passés à 90 %. En effet, face aux propositions inacceptables de la direction, la défection d’un des syndicats de l’EDF, celui de cadres, a décidé ceux qui ne s’étaient pas encore engagés dans la grève.

Plusieurs syndicats et des non-syndiqués avaient en effet délégué la CGTG pour la négociation de la grève. La direction, utilisant la technique patronale de « diviser pour régner » a obtenu la signature d’un protocole d’accord « au rabais » par le syndicat CFE/CGC de cadres non grévistes. Inacceptable pour les grévistes !

Par ailleurs les grévistes au PEI peuvent arrêter les moteurs et ainsi diminuer les capacités de l’EDF. Mais ils n’ont pas la main sur les coupures de courant : la direction d’un service – qui n’est pas en grève ! – décide les coupures et en fait les communiqués à la presse. Ses méthodes, coupures quotidiennes dans les quartiers populaires, laissant le courant à ceux qui peuvent payer des groupes électrogènes, créent l’hostilité des familles touchées par les coupures envers les grévistes.

Actuellement, les grévistes suivent de près les difficiles négociations et constatent à nouveau les dures lois de l’exploitation capitaliste. Ils n’ont pas l’intention de se faire avoir !