À l’issue d’un séminaire qu’ils ont tenu en Guyane du 7 au 10 janvier dernier, dix-neuf députés provenant de territoires et départements ultramarins ont annoncé qu’ils allaient désormais « chasser en meute » pour se faire « entendre et écouter du gouvernement français sur les difficultés de leurs territoires ». C’est l’objectif du nouveau « collectif des 97 ».
Il s’agit de députés de la Gauche parlementaire : LFI (La France insoumise de Mélenchon), GDR (groupe démocrate et républicain) à majorité communiste et socialiste) mais aussi du groupe LIOT (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) venant de tous bords dont des macronistes. Le député de Guadeloupe Olivier Serva qui était au rassemblement est un navigant politique voguant du macronisme à l’alliance de la gauche « NUPES » et au gré des vents porteurs. Leur « stratégie » aurait germé à l’issue de la séance parlementaire au cours de laquelle le gouvernement a fait obstruction de façon méprisante à l’examen du texte LFI sur la réintégration des « suspendus » suite à leur refus de l’obligation vaccinale.
Et voilà que ces députés ont élaboré un nouveau et énième document sur la vie chère, la santé, mais aussi les questions d’immigration ou le développement régional. À l’ouverture de la nouvelle session parlementaire ils devraient demander un rendez-vous en urgence à Elisabeth Borne pour en discuter et apporter des solutions au « sous-développement chronique de leurs territoires ».
Les députés ultra marins se sentent bien souvent et avec raison humiliés et méprisés. Ils le sont par la suffisance, voire le racisme et le colonialisme de représentants de l’État, de la grande bourgeoisie française, du grand patronat. Mais, c’est très peu de choses comparativement au mépris et à l’exploitation directe de la majorité de la population de nos pays !
Mais les députés et élus des outremers surfent sur ces sentiments réels pour créer des illusions dans la population et pour en définitive maintenir la situation sociale telle qu’elle est et qu’au final, les intérêts des plus riches restent préservés.
Les changements réels pour les travailleurs et les classes populaires des outremers, passeront nécessairement par leur plus grande prise de conscience de classe et par leur lutte acharnée, avec l’ensemble des opprimés, contre les exploiteurs et leurs suppôts, et en mettant en avant leurs intérêts propres.