Après la récente adoption d’un drapeau en Martinique, le 2 février, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et de l’Outremer déclarait : « Il y a, aux Antilles, en Guyane, un sentiment identitaire, de réaction, qui mérite d’être entendu mais pas comme la Nouvelle-Calédonie, parce que ce n’est pas la même histoire. […] C’est la République française qui a aboli l’esclavage. On leur demande (aux territoires ultramarins) d’aimer la République… »
Mais de quelle république parle-t-il ? C’est le gouvernement provisoire révolutionnaire mis en place par les ouvriers en 1848, avec le concours de Victor Schœlcher, qui a aboli l’esclavage. Ce n’est certainement pas la république de Darmanin.
Dans les faits, les esclaves n’ont pas attendu de décret d’abolition. Ils se sont révoltés en Martinique comme en Guadeloupe pour arracher leur liberté bien avant l’arrivée et l’application du décret d’abolition d’avril 1848. L’insurrection des esclaves du 22 mai 1848 partie de Saint Pierre en est la plus éclatante démonstration.