La réforme des retraites prévoit un report de l’âge de départ à 64 ans d’ici 2030, avec une augmentation d’un trimestre par an à partir de septembre 2023, et un allongement de la durée de cotisations à 43 ans pour une retraite à taux plein.
Elle prévoit également la suppression des régimes spéciaux qui permettent à certaines catégories de travailleurs de partir plus tôt : ceux de la RATP, des IEG (Industries Électriques et gazières), entre autres.
Ceux qui se battent contre la réforme ont raison. Aujourd’hui, seuls 50 % des plus de 61 ans sont encore en activité en France. Ainsi, de nombreux travailleurs, usés, ne parviendront pas à avoir le nombre d’annuités nécessaires. Ils devront se débrouiller avec une retraite encore plus mince qu’aujourd’hui du fait de la décote, qui est de 1,25 % par trimestre manquant. Les femmes, qui ont plus que les hommes des carrières incomplètes, entrecoupées de périodes hors emploi, avec des temps partiels, ont déjà pour certaines des retraites de misère. Ce sera pire.
Le gouvernement fait miroiter 1200 € de minimum retraite. C’est un mensonge : en fait, le minimum contributif de la pension de base serait augmenté de 100 €, pour une retraite à taux plein, sans décote. Donc seuls ceux qui touchent déjà 1100 € atteindront ces 1200 € ! Le gouvernement prétend « sauver le système de retraite par répartition », c’est-à-dire que ceux qui travaillent financent les retraites. Or la caisse de retraite du régime de base a été excédentaire en 2021 et 2022, de 900 millions puis de 3,2 milliards d’euros. Selon le COR (Conseil d’orientation des retraites) qui produit des rapports pour le gouvernement, elle pourrait être déficitaire d’ici 2030 sans réforme.
Même s’il y avait déficit, ce n’est pas aux travailleurs âgés d’en faire les frais ! Durant toute leur carrière ils ont enrichi les patrons. C’est à ces derniers de payer pour les retraites. Au lieu de cela, le gouvernement arrose le grand patronat d’aides publiques, plus de 150 milliards en 2021. C’est le premier poste de dépenses de l’État !
Heureusement, les travailleurs ne sont pas dupes. Ils descendent par millions dans la rue pour s’élever contre ce projet cynique, criminel, pour eux et pour leurs enfants. La grève du 7 mars sera une nouvelle preuve de notre détermination à ne pas le laisser passer. Il faudra continuer la lutte jusqu’au retrait de la réforme.