Ces dernières semaines, la population de Guadeloupe a manifesté son soutien à la famille de Claude Jean-Pierre, familièrement appelé Klodo, qui habitait Deshaies, ancien ouvrier, connu par son voisinage pour ne pas faire de mal à une mouche.
En 2020, suite à un contrôle routier il perd la vie. Les deux gendarmes qui l’ont arrêté sont deux jeunes, semble-t-il récemment arrivés en Guadeloupe, qui ne le connaissent pas. Ils auraient pu se contenter de garder la clé du véhicule, Klodo ne ripostait pas. Non, il a fallu qu’ils le sortent de la voiture, brutalement ! Ils ont alors présenté une version des faits qui les disculpe. Mais il y avait une vidéo…
Malgré ce que révèle la vidéo, des gestes violents des gendarmes ayant entraîné la rupture de vertèbres du cou, puis son décès quelques jours après à l’hôpital, le procureur de Basse-Terre demande un non-lieu pour cette affaire. Cela signifie que les gendarmes ne seraient pas jugés, pas de procès ! ? Et il refuse de recevoir la famille de Klodo.
À cela, la population dit : Non ! Nombreux sont ceux que ce non-lieu révolte, qui vient après celui pour l’empoisonnement au chlordécone et les cancers de dizaines d’ouvriers et ouvrières de la banane. Après le succès du rassemblement du 4 mars sur la Place de la Victoire à Pointe-à-Pitre, organisé par le Kolektif kont vyolans a jandam, les jours suivants ont été à Basse-Terre : des rassemblements et quelques blocages filtrants devant le tribunal ainsi qu’un meeting très suivi le vendredi 10 mars. Combat ouvrier fait partie des organisations du Kolektif.
La présence de la fille, Fatia, et du gendre, Christopher, de Klodo a touché les présents. Ces deux jeunes ont pu expliquer les faits. Nous avons appris par Fatia que les médecins ne comprenaient pas l’état dans lequel se trouvait son père. Cela n’était pas cohérent avec les déclarations des gendarmes, suggérant que Klodo, debout, aurait eu un malaise. Klodo ne s’est pas mis debout ! Sous les violences il était devenu tétraplégique ! Les gendarmes n’ont pas été mis en examen.
À Basse-Terre, plusieurs participants à la mobilisation devant le tribunal des 10, 13 et 14 mars et au meeting du 10 au soir s’indignaient. Beaucoup parmi les passants ont retenu un geste sur la vidéo, le pied du gendarme sur la tête de Klodo et disaient que c’était « comme pour George Floyd », en fait un geste raciste, stupide !
Pour tous, il faut « faire quelque chose contre ce non-lieu ». Non, personne ne peut accepter le non-lieu demandé par le procureur Sicot. Le combat pour la justice doit continuer !