La presse a relayé la campagne menée pour inciter des ouvriers agricoles à réaliser un test de chlordéconémie. Cette opération consiste faire vérifier le taux de chlordécone après une prise de sang et un examen réalisé en laboratoire. Cette campagne s’inscrit dans le cadre du plan Chlordécone 4.
Depuis le début du mois février 2023, la campagne de dosage de chlordéconémie est lancée. L’opération consiste à accueillir directement sur les exploitations agricoles des professionnels de santé, principalement des infirmiers libéraux, qui effectuent des prélèvements sanguins pour détecter la présence du pesticide dans l’organisme.
Après le non-lieu décrété par la justice, l’État et les gros propriétaires békés, tous les deux responsables de la production, la commercialisation et l’utilisation de ce poison, font feu de tout bois pour tenter de faire oublier leurs responsabilités. On a ainsi entendu le riche béké Alexis Gouyé, dirigeant de Banamart, déplorant de manière hypocrite que cela faisait plus de « deux ans » que les producteurs attendaient ce moment. Quant au préfet, qui représente l’État, il veut donner le beau rôle à ce dernier en le présentant comme le défenseur des ouvriers victimes de l’épandage des poisons diffusés dans les bananeraies. Belle hypocrisie.
Propriétaires békés empoisonneurs et État, via sa justice, sont la main dans la main dans cette affaire. Les premiers ont empoché de colossaux profits avec la protection du second au détriment des travailleurs du secteur qui doivent faire face à des problèmes de santé graves ou la crainte d’en développer plus tard.