CO N°1308 (17 juin 2023) – Inde – Immense tragédie ferroviaire

L’une des catastrophes ferroviaires les plus meurtrières de l’histoire de l’Inde s’est produite le 2 juin dans l’État d’Odisha. Les autorités indiennes avaient annoncé un bilan de plus d’un millier de blessés et de 288 morts mais le gouvernement d’Odisha a revu ce bilan à la baisse. Il y aurait eu 275 morts car certains corps ont été comptés deux fois par erreur.

Des trains de voyageurs et de marchandises se sont percutés. Le train de passagers Coromandal Express, reliant les villes de Calcutta à Madras, avait obtenu le feu vert pour circuler sur la voie principale. Mais le train a été dérouté sur une voie où se trouvait un train de marchandises chargé de minerai de fer. Il a percuté le convoi de marchandises à une allure d’environ 130 km/h. Trois wagons sont tombés sur une voie proche et ont heurté un autre train de passagers.

Le ministre indien des Chemins de fer Ashwini Vaishnaw a déclaré que « le changement qui s’est produit lors de l’aiguillage électronique est à l’origine de l’accident ». Le journal Times of India a cité un rapport d’enquête qui attribue la cause de la collision à une « erreur humaine ». L’Inde a connu par le passé des accidents de trains comme celui de 1995, où il y a eu 300 morts. Mais le plus meurtrier est celui du 6 juin 1981, sept wagons sont tombés dans le fleuve Bagmati, causant la mort d’environ 1000 personnes. Le réseau ferroviaire transporte 8 milliards de passagers par an. Quotidiennement ce sont 14 000 trains et 8 000 locomotives qui y circulent. Selon une étude, chaque année, entre 2017 et 2021, 20 000 personnes ont trouvé la mort lors d’accidents ferroviaires à cause de collisions, de déraillements, de chutes sur la voie etc. Certes les accidents ont diminué parce que l’Inde a investi pour améliorer les infrastructures ferroviaires, mais cela ne suffit pas. Après cette catastrophe le Premier ministre indien a promis de n’épargner « aucun responsable ». Mais le vrai responsable c’est l’État bourgeois lui-même et sa gestion capitaliste du système ferroviaire.