CO N°1310 (15 juillet 2023) – Les 50 ans de la CARICOM

La communauté des Caraïbes ou CARICOM, regroupe des îles : Antigua-Barbuda, Barbade, Dominique, Grenade, Jamaïque, Montserrat, St Kitts-Nevis-Anguilla, Sainte-Lucie, St Vincent, Trinité-et-Tobago, déjà présentes dans la Fédération des Caraïbes britanniques de 1956 à 1962.

La CARICOM regroupe aussi le Guyana, Haïti, Saint-Christophe-et-Niévès, Saint Vincent et les Grenadines, le Suriname et cinq membres associés : Anguilla, les Bermudes, les Îles Vierges britanniques, les Îles Caïmans, les Îles Turques et Caïques. Soit 18 millions d’habitants dont 11 millions en Haïti.

La Martinique et Curaçao devraient devenir les prochains membres associés. La Martinique serait acceptée en 2024 comme 6ème membre associé. La Guadeloupe et la Guyane ont posé leurs candidatures.

Cette alliance d’anciennes colonies, l’existence de l’université des West Indies qui fonctionne sur plusieurs territoires ont suscité l’intérêt dans la région. Ces colonies ont connu la traite, l’esclavage sous la domination de royaumes puissants, France, Espagne, Grande Bretagne et Pays Bas. Ironie du sort : aujourd’hui leurs rois sans réel pouvoir présentent des excuses aux descendants d’esclaves !

La possibilité officielle de pouvoir circuler et travailler librement sur tous les territoires de la CARICOM pouvait sembler un avantage pour les habitants. La réalité est plus sombre. Les difficultés vécues par les travailleurs de la Dominique et de Sainte-Lucie en Guadeloupe et en Martinique le montrent.

Les dirigeants des pays de la CARICOM dans leurs belles déclarations des 50 ans n’ont pu cacher la misère quasi générale des populations. Ils ont dénoncé : « l’épidémie de criminalité et de violence dans les Caraïbes, alimentée par des armes à feu illégales et des gangs criminels organisés » ou ils se sont déclarés : « Profondément préoccupés par le taux élevé d’exportation illégale d’armes à feu des États-Unis d’Amérique vers la région des Caraïbes » et cela pas seulement en Haïti !

Le témoignage d’un syndicat de Trinidad et Tobago qui n’a pourtant rien de révolutionnaire, rend compte de la gravité de la situation de la population ouvrière : « Les milliers de travailleurs du sucre ont été le premier groupe de travailleurs organisés à subir des compressions massives. Les syndicats des industries pétrolière et pétrochimique ont connu une baisse constante de leur main-d’œuvre. Des milliers de travailleurs directs et indirects de Petrotrin ont été jetés dans la faim et la misère, tout comme des centaines de travailleurs à ArcelorMittal ». « L’exploitation extrême avec le salaire minimum, voire sous-minimum est devenu la norme. Et les droits légaux des travailleurs concernés, employés de maison, agents de sécurité privés, ne sont pas respectés. »

Communauté caribéenne ne signifie pas une vie meilleure, c’est toujours le capitalisme, encouragé par des dirigeants qui ont orienté l’économie vers la finance et le tourisme, faisant appel pour cela à des capitalistes internationaux mafieux. Nombre de ces pays sont aujourd’hui des paradis fiscaux. Les travailleurs caribéens devront lutter ensemble contre l’impérialisme qui les exploite et bouche leur avenir !