Depuis le 15 septembre la frontière entre Haïti et la République dominicaine a été fermée par le gouvernement dominicain en raison de la construction d’un canal sur la rivière Massacre côté haïtien.
Le vendredi 13 octobre, les patrons de l’Association des Industries d’Haïti (ADIH) déclaraient qu’ils soutiennent la fermeture de la frontière. Ils avancent que « la République d’Haïti, comme tout autre pays, a le droit et l’obligation de privilégier l’utilisation de ses propres ressources au bénéfice de sa population ». L’absence de concurrence fait bien leur affaire, et la population en est la victime.
Les activités économiques le long de la frontière sont quasiment au point mort. Les marchandises venant de Saint Domingue sont moins chères que celles produites en Haïti et sont celles que les pauvres peuvent acheter sur les marchés.
Là où les marchés fonctionnent, les importateurs augmentent les prix des denrées, prétextant la fermeture de la frontière. Alors que sur la zone industrielle, leurs acolytes les patrons pressurent les travailleurs pour un salaire de misère.
Ces gros commerçants, gros patrons, et autres petits bourgeois ont les moyens de remplir leur réfrigérateur, d’acheter des produits qui viennent de l’étranger.
Ils peuvent afficher leur nationalisme et appeler à maintenir la frontière fermée, ils y trouvent un bénéfice au final. Ce n’est pas le cas pour la masse de la population qui fonctionne avec les produits à bas prix venant de la frontière dominicaine.