Sous la barbarie des gangs, la bourgeoisie et les politiciens à son service, tout en exaltant la nation haïtienne, pressurent les travailleurs et se remplissent les poches. Nous publions un article tiré du journal La Voix Des Travailleurs de décembre 2023 édité par nos camarades de l’Organisation des Travailleurs Révolutionnaires (OTR UCI).
Dans le cadre de la mondialisation capitaliste, les traités internationaux sur la libre circulation des personnes, des marchandises et des capitaux ne manquent pas. Mais cette liberté n’existe pas pour les exploités. C’est le cas en Haïti actuellement. Même ceux dont les vies sont en danger se retrouvent devant de multiples barrières s’ils veulent quitter leur pays à la recherche d’un mieux-être.
Les États-Unis viennent d’intimer l’ordre à ses laquais au pouvoir en Haïti de suspendre tous les vols à destination du Nicaragua où le visa d’entrée n’est pas obligatoire. Après la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes en octobre dernier par le président dominicain, c’est une autre porte qui se ferme sur les désespérés fuyant la misère et la violence des gangs qui s’abattent sur les classes pauvres particulièrement.
Pourtant, de la Déclaration universelle des droits de l’homme à la Convention relative au statut des réfugiés de 1951 en passant par de nombreux traités mondiaux et régionaux, il est reconnu le droit des personnes de quitter leur pays et de choisir leur lieu de résidence, surtout quand leurs vies sont en danger.
La réalité du monde dirigé par la bourgeoisie est une tout autre histoire. Les frontières nationales, des lignes tracées sur des cartes, vestiges de rapports de forces militaires vieux de plusieurs générations, et souvent tracés par les puissances colonisatrices ou impérialistes, sont dans la réalité des murs, des barrières érigés entre les rêves et les réalités des individus, les privant de mobilité tout en laissant les marchandises et l’argent circuler sans entraves.
Partout où l’on regarde, ces frontières séparent les espoirs d’une vie meilleure des réalités oppressives. Haïti et la République Dominicaine qui partagent une même île sont séparées par des barrières physiques et administratives qui ont atteint des sommets vertigineux au cours des dernières années. Ainsi le visa dominicain – au cours de l’année 2023 – se vendait jusqu’à 1000 dollars USD contre 50 avant.
Autant de faits qui ne cessent de montrer que les capitalistes et leurs valets au pouvoir ne respectent même pas leurs propres lois. Ces beaux discours sur la liberté, notamment celle de circuler, ne s’appliquent dans la réalité qu’aux riches.
Et ces interdits poussent des milliers de pauvres à se jeter dans des embarcations de fortune, à périr massivement en mer, pour tenter d’atteindre des pays d’Amérique et d’Europe à la recherche d’un mieux-être économique et social.
Le capitalisme contemporain pousse à l’extrême la contradiction entre l’efficacité des moyens de transports et l’enfermement des pauvres derrières des barrières infranchissables ; de même que la contradiction entre l’unité de l’économie et de la société humaine dans le monde, et la division des peuples.
Le renversement de la bourgeoisie par une révolution ouvrière ouvrira la voie non seulement à la fin de l’exploitation de l’homme par l’homme, mais aussi à un monde où l’humanité deviendra réellement une et indivisible.