La loi sur l’immigration, adoptée récemment par l’Assemblée nationale s’attaque aussi aux travailleurs non français de Guadeloupe et de Martinique.
Des travailleurs non français, il y en a aux Antilles. Il y a 20 ans, l’Association des Haïtiens de Martinique dénombrait déjà plus de 8 000 Haïtiens donc 3 000 sans-papiers. En Guadeloupe, c’est plus 20 000 Haïtiens qui ont été recensés par le Vice-consul d’Haïti de Guadeloupe, dont 5 000 sans-papiers. Le nombre d’Haïtiens aux Antilles françaises est certainement du même ordre aujourd’hui, voire plus élevé à cause de la situation d’Haïti dont la capitale est contrôlée par les gangs armés.
De nombreux secteurs comptent des travailleurs non français. Par exemple, dans le secteur de la banane, on dénombre aujourd’hui plus de 700 Haïtiens travaillant dans les plantations en Martinique. Ce chiffre est certainement équivalent en Guadeloupe, voire plus élevé. D’autres nationalités travaillent aux Antilles françaises. On peut citer les travailleurs de Sainte-Lucie, de la Dominique mais aussi de la République Dominicaine.
Beaucoup de travailleurs immigrés en Guadeloupe et en Martinique fuient la précarité et l’insécurité de leur pays d’origine. Les Antilles françaises sont déjà des territoires d’outre-mer précaires. Rendre difficile l’accès aux allocations chômage et logement à une partie des travailleurs de ces territoires, ne fera qu’ accentuer la précarité déjà présente.
Les travailleurs immigrés font partie intégrante de la classe ouvrière de Guadeloupe et de Martinique. S’attaquer à ces travailleurs, c’est s’attaquer à l’ensemble de la classe ouvrière.