La Compagnie « Vedettes tropicales », assure le transport de passagers entre les Trois-Ilets et Fort-de-France, mais également entre Case-Pilote et Fort-de-France. Depuis le 31 janvier, les salariés sont à nouveau sur le pont pour alerter sur leur situation.
La CMN (Compagnie martiniquaise de navigation), dirigée par Charles Conconne et son épouse, emploie une trentaine de salariés et assure son service dans le cadre d’une délégation de service public (DSP). Ils gèrent également une autre entreprise, la Compagnie de navigation caribéenne (CNC) qui opère entre Case-Pilote et Fort-de-France. Cette dernière ligne a été suspendue car, selon le gérant, elle n’est pas rentable. Ce qui a conduit un collectif d’usagers à lancer une pétition pour dénoncer cette suspension et exiger le rétablissement du service.
En novembre 2023, les salariés s’étaient déjà mobilisés pour dénoncer le non-respect de la législation sociale (congés payés, application de la convention collective, etc.), mais aussi l’état des bateaux et leurs conditions de travail.
La délégation de service public de la CMN est arrivée à expiration le 31 décembre 2023, mais Martinique Transport l’a prolongée jusqu’au 30 juin 2024, le temps de lancer un nouvel appel d’offres pour trouver une autre entreprise qui poursuivra le service à compter du 1er juillet 2024, car Conconne a déclaré que cela ne l’intéressait plus.
Face à la situation, les salariés ont entrepris d’informer la population. Le 2 février, la Direction de la Mer (un des services de l’État en Martinique) a tenu une réunion dite de conciliation avec un représentant des salariés et les dirigeants de la CMN. Cette rencontre a abouti à un accord partiel car, comme il fallait s’y attendre, les dirigeants refusent d’appliquer certaines dispositions du Code du travail.
Cette société a bénéficié d’argent public pour fonctionner. Des aides et exonérations ont continué à lui être versées. Et comme cela se passe souvent, les capitalistes empochent, en faisant le minimum pour gonfler leurs bénéfices et en négligeant les droits des salariés. Ces derniers ont décidé de réagir et n’entendent pas faire les frais de la politique des dirigeants, alors que ces derniers s’en iraient après en avoir bien profité.