La contestation des agriculteurs a résonné au Salon de l’agriculture 2024.
Macron, chahuté à l’ouverture, escorté par les escadrons de police, a annoncé des mesures comme la fixation d’un prix plancher pour chaque production ou une année blanche pour permettre aux agriculteurs de rembourser leurs crédits.
Rien n’est pourtant assuré pour les exploitants en souffrance. Au sein même du salon, l’interlocuteur de Macron fut Arnaud Rousseau président de la FNSEA, le premier syndicat agricole, mais aussi dirigeant du groupe Avril, un géant de l’agroalimentaire spécialisé dans l’huile générant des bénéfices par milliards. Arnaud Rousseau réalise d’ailleurs la moitié de ses affaires à l’étranger. Autant dire que la défense des intérêts des petits exploitants écrasés par la grande distribution et les banques est loin d’être sa priorité. Il y a deux camps, d’un côté les petits agriculteurs, qui produisent et vivent de leur travail, mais aussi les ouvriers agricoles. De l’autre ceux qui encaissent les profits car ils possèdent les capitaux.
Les agriculteurs en souffrance, eux, comptent bien poursuivre la lutte. Le 1er mars ils ont perturbé la circulation sur les autoroutes, des dizaines de tracteurs ont stationné au château de Versailles, d’autres ont mené une opération de blocage place de l’Étoile à Paris. Au salon, des agriculteurs s’en sont pris au stand de Lactalis. Gros industriel du lait, Lactalis achète le lait de 60 % de la production en France. Ce groupe fait la pluie et le beau temps. Les agriculteurs sont dépendants de la firme et contraints d’accepter de vendre leur lait à des prix extrêmement bas, autour de 0,40 € le litre, permettant de dégager des revenus souvent inférieurs au RSA. Ces industries couplées à la grande distribution qui elle aussi impose ses prix, prennent tout l’argent et laissent les producteurs perdants.
Un patron comme Besnier, celui de Lactalis, a toujours acquis sa fortune en écrasant les petits producteurs et en exploitant des milliers de travailleurs à travers le monde. Les petites mesures de « prix plancher » de Macron, comme les précédentes, ne feront pas bouger de tels mastodontes. Les exploités s’appauvrissent. Les capitalistes décident comment s’enrichir et l’État bourgeois est là pour les protéger.