Le vendredi 29 mars dernier la presse locale a annoncé que 243 ressortissants français sont arrivés en Martinique en provenance d’Haïti à bord de plusieurs bateaux militaires de la Marine nationale.
Le préfet de Martinique et le commandant des Forces armées aux Antilles se sont félicités du bon déroulement de l’opération décidée par le gouvernement français face à la crise politique et la terreur des gangs qui sévissent en Haïti.
Les personnes ainsi rapatriées se sont dites soulagées de sortir d’un tel enfer et c’est bien naturel. Mais c’est surtout la population pauvre vivant dans des quartiers pauvres et insalubres qui est la cible des groupes sanguinaires qui terrorisent la population haïtienne avec assassinats, enlèvements, rackets, viols et ce, depuis des années. Aujourd’hui, la population se trouve en plus face à des destructions massives, des pillages de quartiers entiers, d’hôpitaux ou de centres de santé, au manque de nourriture ou de médicaments. Un désastre humanitaire.
Alors, les détails portés devant la presse par le préfet de Martinique et le commandant supérieur des Forces armées aux Antilles sur leurs opérations d’évacuation humanitaire, ont un gout amer. Ils ont laissé sur place en Haïti des millions des pauvres dans la misère, la faim et à la merci de ces gangs massacreurs.
Aujourd’hui, les dirigeants occidentaux font mine de s’inquiéter du déchaînement de violence en Haïti. Ils en sont pourtant les principaux responsables. L’effondrement de l’État est le produit de la misère permanente dans laquelle ils ont maintenu Haïti. La violence de bandes armées a été utilisée contre les pauvres par tous les régimes haïtiens, sous l’œil bienveillant des impérialismes américain et français, pour que leurs capitalistes et les bourgeois haïtiens puissent exploiter un prolétariat sous-payé.