Caraïbes – L’ouragan Béryl

Le passage des ouragans dans nos régions a malheureusement commencé plus tôt cette année. L’ouragan Béryl a traversé le lundi 1er juillet les Antilles et la mer des Caraïbes, puis a continué sa course vers la Jamaïque, le Mexique et les environs. Ce cyclone majeur de classe 5 a laissé derrière lui des morts et des dégâts matériels très importants.

Le dernier cyclone de catégorie 4 qui avait fait des ravages aux Antilles, près de nous à Saint- Martin était Émily en août 2005.

L’ouragan Béryl qui a atteint la Grenade, Saint-Vincent-et-les- Grenadines avait une force 5 avec des pics de 270 km/h, et les autorités ont recensé sept morts. Une catastrophe pour la population, plusieurs centaines de gens, en majorité pauvres, ont été obligés de quitter l’île. Plus de 90 % des bâtiments ont été détruits, pas d’électricité, pas d’eau, pas de service immédiat pour porter secours à la population. Les maisons où habite la population pauvre ont été rayées de la carte.

Les abris du gouvernement censés protéger la population ont été endommagés, à savoir les écoles, les églises et d’autres bâtiments ont eu leur toit arraché. Les structures ne sont pas adaptées pour abriter la population en cas d’ouragans.

Ce n’est pas la préoccupation majeure des responsables politiques, qui pensent avant tout à leur ambition personnelle, face à une population pauvre qui habite dans des maisons de fortune, construites en bois qui ne sont pas dotées d’armatures en acier, scellés dans le sol, mais recouvertes avec de simples feuilles de tôles. Ces maisons de fortune ne sont donc pas constituées pour résister à un cyclone, même de faible intensité. Selon les dernières informations, environ 40 000 personnes ont été touchées à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, plus de 100 000 à la Grenade et 120 000 autres à la Jamaïque.

Par contre, la classe privilégiée, c’est-à-dire la classe riche de ces pays où la corruption fait souvent loi  (capitalistes, gros commerçants, riches agriculteurs, avocats, médecins) n’habitent pas eux dans des maisons en bois, mais des maisons en ciment, bien ancrées au sol. Ces gens-là, ont à coup sûr, la chance de ne pas être les premières victimes d’une catastrophe naturelle.

Selon l’OMM, L’Organisation météorologique mondiale « La saison des tempêtes dans l’Atlantique s’étend de juin à fin novembre, avec 17 à 25 tempêtes nommées attendues (la moyenne est de 14), huit à treize tempêtes devraient devenir des ouragans, soit plus que la moyenne de sept, dont quatre à sept ouragans majeurs (la moyenne est de trois). Un ouragan majeur est de catégorie 3, 4 ou 5 sur l’échelle de Saffir Simpson, avec des vents pouvant aller jusqu’à 178 km/h ou plus ».

Ce qui signifie que les populations des Antilles et des Caraïbes risquent d’être sur leur trajectoire.

Mais malgré de tels phénomènes (cyclones, tempêtes, tremblement de terre) qui se produisent dans les Antilles, on observe que les habitations dans les quartiers pauvres, dans les cités ne sont pas construites avec des structures bien adaptées. Ce ne sont pas les moyens techniques qui manquent.

Ce n’est donc pas le fait du hasard mais de négligences ou de choix criminels. Tant que nous vivrons dans une société capitaliste, où une petite minorité qui dirige et fait du profit est favorisée, les besoins élémentaires des populations ne seront pas pris en compte.

Et les effets des catastrophes naturelles se traduiront par la désolation par des morts et blessés parmi des milliers de pauvres.