Pour tous les travailleurs, pour ceux des classes populaires qui craignaient, à juste titre, la politique de division portée par le Rassemblement national, la victoire du Nouveau Front populaire est un soulagement.
Mais sauf une explosion sociale venant de la classe ouvrière, ce soulagement sera de courte durée. Dans le contexte de crise, de menace de crise financière et d’exacerbation des rivalités entre capitalistes, le prochain gouvernement mènera une politique aussi anti-ouvrière que celle de Macron, quand bien même il compterait une majorité de ministres de gauche.
Le nouvel attelage gouvernemental ne protègera pas non plus les travailleurs d’origine étrangère du rejet, voire de la haine raciste. Ces poisons vont continuer d’agir car l’absence de majorité pour le RN résulte des tripatouillages entre les états-majors des partis politiques concurrents.
Le poids politique du RN n’a jamais été aussi élevé et il ne pourra que se renforcer quand, au fil des mois, le ou les prochains gouvernements montreront qu’ils n’ont rien d’autre à proposer aux travailleurs que de nouveaux reculs.
En Martinique et en Guadeloupe, le fait qu’aucun candidat RN n’ait pu se faire élire au second tour ne signifie pas un recul. Pour la première fois, deux candidats RN ont été présents au second tour en Guadeloupe et un en Martinique. Le RN s’installe maintenant dans le paysage politique antillais. En fait, pour le moment il se renforce.
Rien de positif pour les travailleurs et les classes populaires ne surviendra s’ils ne sont pas capables de s’affronter à la grande bourgeoisie et à son système capitaliste et colonial. Il faut que les travailleurs retrouvent le chemin des luttes collectives et la conscience qu’ils ont la force de le faire, sans se perdre dans la recherche d’un sauveur suprême qui n’existe pas.