Trois ans après l’assassinat du président Jovenel Moïse, le Premier ministre Garry Conille et neuf membres du Conseil de transition ont commémoré l’évènement tragique.
Le 7 juillet 2021, le président Moïse a été abattu de 12 balles par un groupe d’hommes armés qui a envahi son domicile à Port-au-Prince. Pendant ces trois années, il y a eu une flambée de la violence des gangs. Ariel Henry le premier ministre d’alors, impuissant face aux gangs, a appelé le déploiement d’une force armée contrôlée par l’ONU. Sous la pression des gangs il a dû démissionner et a été remplacé par un conseil présidentiel.
Le premier contingent de 200 policiers kényans soutenu par l’ONU est arrivé en Haïti le 25 juin, deux ans après la demande d’aide d’urgence. Début juillet ils commençaient des patrouilles sous le regard curieux des passants, devant l’ambassade des USA et les quartiers environnants ainsi qu’aux abords de l’aéroport international de Port-au-Prince où ils sont basés. Ils ne patrouillent pas dans la ville ou les quartiers populaires qui ne semblent pas être leur cible prioritaire.
Dans le même temps le 5 juillet, le chef de gang Jimmy Chérizier alias Barbecue tenait une conférence improvisée non loin de l’ambassade où il interpellait les membres du gouvernement. Ayant laissé son uniforme pour un beau costume rouge, il accusait le premier ministre Gary Conille de ne pas ouvrir le dialogue avec les gangs et déclarait « Concentrons-nous sur la solution ; la vraie solution est un dialogue national où chaque Haïtien, sans discrimination, a le droit de s’exprimer ». Quel dialogue ? La population pauvre ne peut pas s’exprimer, ses volontés étant annihilées par la violence des gangs.
C’est ce même Barbecue qui pendant les trois dernières années a mené la guerre contre la population. Celui qui a commandé des enlèvements, des séquestrations, des tueries se donne le beau rôle aujourd’hui et tente de se faire passer pour un défenseur de la population, mais une grande majorité n’est pas dupe.