Plus de 40 migrants ont perdu la vie le 17 juillet quand leur bateau s’est embrasé au nord d’Haïti, non loin du Cap-Haïtien. Les gardes côtes ont repêché une quarantaine de survivants dont sept grièvement brûlés.
Ces migrants, sur un bateau de fortune surchargé, tentaient de rejoindre les îles Turk-et-Caïcos à 250 kilomètres de là. Le nombre de tentatives et de départs de migrants par bateau est en hausse depuis la recrudescence des violences fin février et cela n’a pas changé après la nomination d’un nouveau gouvernement en juin.
Dans les provinces, comme dans le nord autour du Cap, les paysans ne produisent plus, les petites marchandes ne circulent plus. Dans la capitale, les entreprises sont fermées sur la zone industrielle. Les habitants des quartiers populaires se débrouillent pour survivre. Ce sont les premiers à subir les conséquences de l’insécurité, du manque de nourriture exacerbé par la violence des gangs qui contrôlent 80 % de la capitale et les grands axes du pays.
Fuyant la violence des gangs, plus de 600 000 personnes déplacées à travers le pays cherchent un abri. Certains tentent la sortie par la mer, la frontière vers Saint Domingue étant fermée. Mais ils rencontrent un nouvel obstacle, un “cordon de sécurité” mis en place par les pays de la région qui ont refoulé plus de 86 000 Haïtiens depuis le début de l’année.
Depuis le départ du premier ministre Henry en juin, les autorités transitoires reçoivent l’aide d’une mission multinationale. Un deuxième contingent de 200 policiers kényans est arrivé, portant à 400 l’effectif débarqué. Jusqu’ici, le premier contingent n’a effectué aucune opération face aux gangs, en dehors des patrouilles conjointes avec la Police Nationale.
La population laborieuse ne peut compter que sur ses propres forces, sur son organisation pour faire face à la violence qu’elle subit.