Depuis le mois de septembre, différentes manifestations se sont succédé dans les rues de Fort-de-France et dans certaines communes. La population pauvre a manifesté son mécontentement pour exiger de meilleures conditions de vie.
Selon l’Insee, le coût de la vie est en moyenne 12 % plus élevé qu’en France, et pour les produits alimentaires, la différence des prix atteint jusqu’à 40 % et même plus.
Plus d’une fois, sous l’initiative de l’association RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens), des supermarchés appartenant aux familles Hayot et Parfait ont été envahis par les manifestants. Ces actions appelés « mouvement des chariots, ou opération caddies » ont consisté à remplir les chariots, et une fois arrivés à la caisse, ces chariots étaient abandonnés par les manifestants, trouvant les produits de première nécessité trop chers.
D’autres manifestations ont été organisées par les syndicats. Ainsi, le mardi 1er octobre, à l’appel des syndicats CDMT et CGTM, près d’un millier de manifestants se sont rassemblés à la Maison des syndicats et ont manifesté dans les rues de Fort-de France. Les slogans les plus repris étaient : La vi-a two chê, loyé kay la two chê, diri-a two chê, transpò la two chê ! Salêr-la two ba, pansiyon an two ba ! Ou encore : Patwon ka ataké, travayê ka réponn.
Après cette manifestation, plusieurs dizaines de militants se sont dirigés dans la zone industrielle de la Lézarde au Lamentin. Avec leur voiture sono et drapeaux déployés, ils se sont adressés aux travailleurs de différentes entreprises appartenant pour la grande partie à des patrons békés. Ils ont aussi distribué des tracts, tout en scandant les mêmes slogans.
Depuis le 26 septembre, la CGTM avait déposé un préavis de grève reconductible et une première manifestation rassemblant près de 600 personnes avait eu lieu à Fort-de-France. Le vendredi matin 27 septembre, avec la même détermination et les mêmes slogans, des militants s’étaient retrouvés pour manifester dans la zone industrielle de la Jambette, puis le samedi 28 dans la zone industrielle des Mangles au Lamentin. Sur ces différents endroits, les manifestants ont pu échanger fraternellement avec les employé.es de plusieurs entreprises. On a même vu des délégués de certaines entreprises sortir pour venir discuter avec les militants.
Un meeting des syndicats s’est tenu le vendredi 4 octobre à la Maison des syndicats à 18 heures. Une soixantaine de travailleuses et de travailleurs étaient présents, plusieurs interventions se sont succédé, où des travailleurs ont exprimé leur mécontentement face à la vie chère.
De nouvelles actions sont à prévoir, pour chercher à convaincre le maximum de travailleurs de se mobiliser. Il faut créer un rapport de force pour faire reculer ces capitalistes responsables de la vie chère et exiger de véritables augmentations de salaires.