Le 1er décembre 1944, plusieurs dizaines de tirailleurs sénégalais furent massacrés par les troupes françaises alors qu’ils étaient rassemblés dans le camp de Thiaroye au Sénégal.
Lors de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), les troupes des colonies ont massivement participé aux combats au service de la France. Durant la guerre, des tirailleurs sénégalais ont été faits prisonniers dans des camps nazis basés en France. Ils sont libérés en 1944 par l’avancée des troupes alliées de la France.
La Seconde Guerre mondiale n’était pas encore terminée, mais le gouvernement provisoire de De Gaulle, décida de renvoyer chez eux les bataillons de tirailleurs et de les démobiliser. En novembre 1944, les tirailleurs étaient renvoyés au Sénégal avec seulement un quart de leur solde et la promesse de leur verser le reste à leur arrivée. Ils devaient aussi recevoir une prime de démobilisation. Environ 1 600 tirailleurs ont embarqué le 5 novembre 1944. Plus de 300 tirailleurs ont refusé d’embarquer. Ils voulaient qu’on leur verse la totalité de l’argent dû avant le départ. Après une escale à Casablanca, environ 400 autres auraient refusé d’embarquer avant d’être payés. Ceux ayant embarqué sont arrivés à Dakar le 21 novembre 1944.
Plus d’un millier de tirailleurs se sont retrouvés entassés dans le camp de Thiaroye dans la banlieue de Dakar. L’armée voulait les faire partir sans rien leur donner. Certains tirailleurs devant être acheminés ailleurs refusaient de partir avant d’avoir été payés.
Le 28 novembre 1944, plusieurs centaines d’entre eux ont bloqué la voiture d’un général pour exiger les réponses qu’ils attendaient. Leur revendication légitime a été considérée comme une mutinerie.
Deux jours plus tard, le premier décembre 1944, les tirailleurs ont été rassemblés dans une cour du camp. C’est à ce moment qu’ils ont été massacrés à l’automitrailleuse.
Le premier bilan officiel faisait état de 35 morts et 46 blessés. Cependant certains historiens estiment que le nombre de morts pourrait être de 400. Pendant des années, l’armée française, avec la complicité de l’État, fit tout son possible pour cacher l’ampleur du massacre qu’elle avait commis.
La préparation, la veille du massacre, de plusieurs régiments, d’un char, d’automitrailleuses, laisse présager que cette répression sanglante a été préméditée et froidement exécutée.
Ce massacre témoigne de l’horreur du colonialisme français.