Le 5 novembre dernier, Donald Trump, le candidat républicain, a remporté nettement l’élection présidentielle face à la « démocrate » Kamala Harris. Les républicains ont également raflé la majorité au Sénat et à la chambre des représentants.
En 2020, Trump avait perdu de peu face à Biden mais il avait déjà une base électorale importante. Cette fois, Trump a élargi sa base, en gagnant plusieurs millions de suffrages.
Il s’appuie sur un électorat très à droite, anti-immigré, antiprogressiste, antiféministe, antiavortement. Il flatte et séduit les chrétiens extrémistes et les suprémacistes blancs. La démagogie raciste de Trump est son fond de commerce politique.
L’un de ses slogans préférés « America first » (L’Amérique d’abord) cache mal l’aggravation des inégalités sociales dans le pays. Pendant que les plus riches gagnaient beaucoup d’argent ces dernières années, de nombreux Américains ont vu leur niveau de vie se dégrader. En quatre ans, l’inflation a atteint 25 %. Les salaires n’ont pas augmenté et des millions de personnes se sont retrouvées sans emploi. D’autres sont obligés de cumuler plusieurs emplois pour survivre. Avec ou sans emploi, de très nombreuses personnes dorment dans leur voiture ou à la rue faute de pouvoir se payer un logement. La drogue fait des ravages dans certaines villes. Les personnes droguées déambulent comme des zombis. Chaque jour, des centaines de personnes meurent d’overdose.
Après quatre ans de mandature du démocrate Biden, on comprend que certains travailleurs, désorientés, se soient rabattus sur Trump avec l’espoir que leur situation s’améliore. Mais Trump n’est pas plus leur ami que Biden ou Harris.
Trump a été soutenu dans sa campagne par de gros capitalistes comme Elon Musk. Il avait aussi des soutiens moins officiels comme le groupe mondial EDF. Dis-moi qui te soutient et je te dirai qui tu serviras pendant ta mandature. Trump tout comme ses adversaires démocrates sont les défenseurs du système capitaliste dominé par une minorité de gros capitalistes bourgeois. Ils sont les serviteurs des intérêts mondiaux de la bourgeoisie américaine.
La guerre qui oppose officiellement la Russie à l’Ukraine, alliée des États-Unis, se fait avec les armes américaines et européennes, le système d’espionnage américain… De même, la guerre menée par Israël à Gaza et au Liban se fait avec le soutien des États-Unis.
Certains craignent que Trump impose à Zelenski, le président ukrainien, des pourparlers avec les Russes pour négocier une paix. Mais, malgré l’imprévisibilité de Trump et ses discours démagogiques, les États-Unis ne lâcheront pas militairement leurs alliés et leurs pions, ceux qui lui garantissent une domination au niveau mondial. L’impérialisme américain ne peut renoncer à défendre ses intérêts, notamment face à la Chine dans le Pacifique et en Asie du Sud-Est. En outre, le militarisme fait tourner l’industrie de défense américaine, que Trump et les républicains soutiennent ardemment.
En ce qui concerne la politique intérieure, Trump s’est engagé à mettre en œuvre la plus grande opération d’expulsion de migrants de l’histoire du pays. Premièrement, il sera difficile pour Trump d’expulser les 45 millions d’étrangers qui vivent et travaillent dans le pays. Et de surcroît, le patronat des secteurs comme le bâtiment, les travaux publics, l’industrie agro-alimentaire, l’agriculture, le nettoyage ou la sécurité, a besoin des travailleurs immigrés.
L’attitude de Trump risque surtout d’encourager le racisme au quotidien et les violences de la police et des milices qui patrouillent déjà à la frontière mexicaine.
Quand Trump diabolise les immigrés, c’est pour mieux créer des divisions dans la classe ouvrière. La bourgeoisie veut détruire l’unité des travailleurs car elle en a peur. C’est cette unité qui permettra demain aux travailleurs de créer leur propre force politique et de jeter à la poubelle qui les républicains, qui les démocrates et tout le système capitaliste qui exploite les travailleurs quels que soient leur couleur de peau, leur origine, leur sexe…