Interviewé à sa demande le jeudi 6 février sur radio Martinique La 1ère, Stéphane Hayot le directeur général de GBH (Groupe Bernard Hayot), s’est exprimé surtout par des pleurnicheries. Il donnait suite à une décision judiciaire, avec obligation de dévoiler ses comptes annuels avant le 13 février, date d’une audience au tribunal mixte de commerce de Fort-de-France.
Alors ce monsieur pensant peut-être bluffer les auditeurs déclarait que les comptes de l’entreprise n’avaient pas été rendus publics pour : « ne pas en faire la publicité et donner cette information aux concurrents… Nous ne sommes pas un groupe secret, nous sommes un groupe discret » rajoutait-il, se croyant peut-être malin !
Alors ce que ce capitaliste béké refusait de publier et cachait jusqu’ici ses comptes et ses profits, les salariés de l’entreprise et l’opinion publique les connaissent maintenant.
Selon la presse, le groupe GBH a fait « en 2023, un profit de 227,4 millions d’euros, en hausse de 11 %. Un chiffre d’affaires qui s’élève à plus de 4,945 milliards d’euros, en progression de plus de 8 % par rapport à 2022 ». Ce n’est pas la crise pour le groupe GBH !
Mais le plus intéressant à savoir pour les travailleurs, ce n’est pas le chiffre d’affaires de l’entreprise, (quoi que tout cet argent provienne de l’exploitation des travailleurs !) mais les profits élevés réalisés sur leur dos ! C’est cette partie du travail exécuté par les salariés et non payé qui est la base de l’enrichissement du capitaliste. On est bien loin de la simple demande de « mise à plat » telle que formulée par certains économistes. Il ne s’agit pas non plus uniquement d’une sorte de surplus exagéré, de la « pwofitasyion » comme cela était dit par les masses en colère lors de la grève générale contre la vie chère de 2009. En réalité ce vol amassé sur le dos des travailleurs, constitue l’exploitation capitaliste. Pour remédier à cela il faut que les travailleurs prennent dans les poches de GBH, c’est-à-dire sur ses superprofits, en attendant qu’ils se donnent pour objectif de renverser par leurs luttes d’ensemble ce système crapuleux qui a fait son temps.
En attendant, aujourd’hui, pour combattre la vie chère, les travailleurs et les masses populaires doivent défendre becs et ongles par leurs luttes leur pouvoir d’achat, leurs salaires, leurs revenus sociaux, leurs emplois. Ils n’ont sûrement pas à compter sur les exploiteurs et leur personnel politique pour résoudre leurs problèmes.