CO N°1347 (29 mars 2025) – Guadeloupe – Encore et à nouveau sur le scandale de l’eau

En matière de scandale de l’eau le mois de mars ne fut pas en reste. Les coupures pour « casses réseaux », « réparations de fuites », « incidents techniques » se répètent dans les communiqués du SMGEAG (Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement en Guadeloupe), lorsqu’il y en a. Les coupures « intermittentes » sont interminables.

« Le réseau est une passoire » c’est le titre d’une enquête publiée par France-Info parue le 22 mars dernier. L’enquête relève un ensemble d’éléments qui participent au scandale de l’eau en Guadeloupe. L’utilisation des matériaux, peu chers et non-résistants au climat tropical pour les canalisations par exemple. La Générale des Eaux, principal opérateur privé de l’eau et filiale de la multinationale Véolia, a à son départ en 2014 laissé les réseaux dans un état pourrissant. La filiale encaissait les factures pendant près de 70 ans, elle sous-investissait dans l’entretien des canalisations. Elle s’est volatilisée lorsque la situation devenait critique. La préfecture reconnait aujourd’hui que 60 % de l’eau captée en Guadeloupe est perdue à cause des fuites, mais ne reconnait pas les responsables.

Ferdy Louisy, le président du SMGEAG, est cité dans l’enquête de France-Info. Il admet que « le travail est colossal parce qu’il n’a pas été fait pendant quarante ans ». Oui le travail est colossal au point que tout le réseau de canalisation mais aussi les usines de traitement, les stations d’épuration doivent être complètement refaits.

Les plages sont de plus en plus souvent impropres à la baignade.

Ces travaux ne coûteront pas des millions mais plusieurs milliards. Les millions d’euros investis actuellement sont gâchés dans des travaux de réparations ponctuels et insuffisants. Les dirigeants, élus de la Guadeloupe comptent sur la résignation de la population, aucun d’eux ne s’aventure même à prétendre prendre à bras le corps le problème.

Si la crise de l’eau est inter-minable, c’est aussi qu’un véritable coup de colère de la population ne s’est pas encore fait  entendre.