CO N°1347 (29 mars 2025) – Guadeloupe – Hôtel Fort Royal : des exploiteurs racistes !

Dans cet hôtel, ce qui choque plus d’un à l’arrivée c’est qu’on n’a affaire qu’à des employés blancs dans un pays où la grande majorité de la population est noire. On se croirait en Afrique du sud à l’époque de l’apartheid ou dans le sud des USA à l’époque de la ségrégation raciale.  Les employés noirs sont cachés principalement dans le ménage des chambres et des bungalows. Ce sont des ombres.

Le Collectif de défense mobile (LCDM) dirigé par Hubert Quiaba a entamé un bras de fer contre M. Langley, le patron de l’hôtel Fort Royal situé à Deshaies. En protestation, le LCDM a installé un piquet permanent devant l’entrée principale de l’établissement.

Depuis plusieurs années, le LCDM dénonce les discriminations à l’embauche. La majorité des employés sont suédois, la nationalité de l’exploitant de l’hôtel. C’est uniquement avec eux que les clients sont en contact. Le personnel de Guadeloupe est cantonné au nettoyage des chambres et à la plonge, loin de l’accueil. Il y a quelques années, le patron s’est organisé pour licencier les derniers employés syndiqués.

Non seulement cet établissement mérite d’être dénoncé pour les discriminations raciales mais aussi pour les conditions de travail. Les salariés, quelle que soit leur nationalité, sont corvéables à merci. Ceux qui sont logés sur place habitent dans de toutes petites chambres.

Le LCDM défend justement une salariée italienne licenciée sans ménagement après un accident du travail. Le patron voulait lui imposer des heures d’autorisation de sortie de sa chambre. Récemment, une autre salariée est décédée après un malaise alors qu’elle demandait des jours de congés qui lui ont été refusés.

L’hôtel appartient au Conseil régional de la Guadeloupe qui le loue au groupe Langley Resort.

LCDM a révélé que le bail de location est juridiquement nul car l’une des clauses n’a pas été respectée par Langley. Le bail aurait dû être annulé. Au contraire, Langley a bénéficié de facilités : le loyer aurait baissé et serait passé de 260 000 à 230 000 € par an. C’est cadeau pour un hôtel de 300 chambres dont la nuitée coûte 200 € !

De plus, Langley viole le code de l’environnement puisqu’il a fait construire un enrochement sur la plage sans autorisation. La mangrove, ce milieu naturel indispensable à la préservation de l’environnement, est désormais endommagée.

Les élus et l’État n’ont aucune envie de s’attaquer aux intérêts de ce gros patron de l’hôtellerie. Ils en sont même complices.

Le mercredi 19 mars 2025, les gendarmes ont violenté les manifestants du LCDM. Des manifestantes ont dû être prises en charge par les secours. Les images, qui ont fait le tour des réseaux, ont de quoi choquer !

Combat ouvrier apporte son soutien à tous les manifestants du LCDM et dénonce la répression qu’ils subissent.

Exigeons l’expropriation de Langley et de tous les riches patrons exploiteurs comme lui !