Depuis la deuxième semaine d’avril, des tonnes d’algues sargasses se sont échouées le long des plages. Les côtes les plus touchées sont celles des Saintes, de la Grande-Terre, de la Désirade.
La situation risque d’empirer dans les prochains jours notamment sur les côtes au vent de la Basse-Terre, le Nord-Est de Marie-Galante.
En 2023, une étude de l’université de Floride a estimé à neuf millions de tonnes le volume de sargasses dans l’océan Atlantique. En Guadeloupe, la population est exaspérée. Une fois entassées sur les plages, les algues brunes en séchant dégagent une odeur nauséabonde. Elles libèrent des gaz toxiques, l’hydrogène sulfuré et l’ammoniac, pouvant entrainer des maux de tête, des nausées, des vomissements, des problèmes respiratoires.
Ce phénomène existe depuis 2011, on y est confronté chaque année. Le programme caribéen de coopération de lutte contre les algues sargasses, la Sarg’Coop, a été mis en place en 2019. Les États de la Caraïbe ont tenu une conférence internationale en Guadeloupe du 26 au 28 mars. Des recherches sur la valorisation des sargasses sont effectuées pour fabriquer des carburants, des briques, des sachets, des revêtements. Au Mexique des maisons sont fabriquées en briques de sargasses, à la Barbade certains carburants ont intégré ces algues brunes.
En Guadeloupe, il manque des moyens pour faire avancer la recherche scientifique, notamment sur l’élimination de l’ammoniac. Depuis 2022 il existe un groupement d’intérêt public (GIP) sargasses qui devait mutualiser les moyens de collecte, les financements et la valorisation. Mais ce groupement n’a mené aucune action. Ce sont donc les communes qui doivent prendre en charge avec leurs moyens le déblaiement des sargasses. Le plan sargasses, financé par l’État, leur permet d’acheter du matériel afin de mettre des barrages flottants, seule solution actuelle. Ces mesures restent insuffisantes, il faudrait comme pour l’eau, pour la santé, mettre des moyens conséquents pour résoudre ce grave problème sanitaire. Mais l’État n’a pas l’intention de trop dépenser. Sa priorité du moment : économiser 40 milliards pour continuer à servir les intérêts des capitalistes.