CO N°1349 (26 avril 2025) – Haïti – Face à la barbarie des gangs

La spirale de la violence des gangs contre les masses populaires s’accentue au fil des jours, les groupes criminels poursuivent sur leur lancée.

Le chef de l’organisation criminelle « Viv Ansanm » a annoncé son objectif de marcher sur les locaux du premier ministre et de la présidence pour « s’emparer du pouvoir et le remettre à la population. »

Une zone constitue un obstacle pour les gangs, le quartier du Canapé-Vert, sur les hauteurs de la capitale Port-au-Prince contrôlée par les gangs. Ils envoient régulièrement des messages à la population disant qu’ils vont lancer l’assaut sur Canapé-vert. La réponse est venue à la mi-mars et au début d’avril par deux manifestations de résistance des habitants du Canapé-vert et des environs.

Dans un élan d’énergie du désespoir, des milliers de personnes ont répondu en ces deux occasions aux appels à manifester d’un policier du quartier, de membres d’une brigade de vigilance, de militants. Ils ont manifesté en demandant au gouvernement de protéger la population et de contrer les bandits. Ils ont été dispersés par la police qui a utilisé des gaz lacrymogènes.

Les manifestants et la population espèrent encore que le gouvernement et la police assurent la sécurité, alors que pendant plus de six ans ces derniers n’en n’ont pas été capables.

Ainsi la semaine précédente les policiers ont neutralisé plus d’une trentaine de bandits dans un quartier sur les hauteurs de la capitale. Le dimanche 20 avril, en représailles, des membres du groupe armé « Viv ansanm » ont tué trois militaires dans ce même quartier lors d’une embuscade sanglante, trois autres soldats ont été blessés.

Les groupes armés agissent en toute impunité, défiant ouvertement l’autorité de l’État. Leur perspective de « remettre le pouvoir à la population » n’est qu’un leurre pour l’endormir. La population subit déjà le pouvoir et la barbarie des gangs. Mais ceux-ci connaissent et craignent la force de la population, depuis les épisodes de bwa-kalé, quand elle s’organise pour combattre. La poursuite des mobilisations est le chemin vers la libération de la population.