CO N°1350 (10 mai 2025) – Haïti – Premier mai

Nous publions ci-dessous un article tiré du journal de nos camarades de l’Organisation des Travailleurs Révolutionnaires, « la Voix des Travailleurs ».

Sans tambour ni trompette, la célébration de la journée du premier mai s’est déroulée dans une indifférence presque totale à Port-au-Prince. 

Si, à l’initiative des neuf conseillers présidentiels, une rencontre s’est tenue entre le gouvernement et les hauts dignitaires de l’État, dans les rues il n’y avait ni manifestation, ni sit-in de travailleurs.

Engoncés dans leurs costumes blancs, les neuf girouettes du Conseil présidentiel ont, une fois de plus, trouvé l’occasion de siphonner de l’argent dans les caisses de l’État. La commémoration de leur « fête du travail et de l’agriculture » en a été le prétexte ce jeudi premier mai, dans un pays où sévit le chômage de masse et où l’agriculture est réduite à peau de chagrin.

Sur la zone industrielle, vidée de la majorité de ses usines et de ses milliers de travailleurs, le marasme est total. Les ouvriers n’avaient ni l’envie ni la force de défiler comme ils le faisaient auparavant.

Toutefois, pendant tout le mois d’avril, l’OTR (Organisation des travailleurs révolutionnaires) a diffusé chaque semaine un éditorial à l’endroit des travailleurs sur l’histoire des luttes des travailleurs pendant toute la deuxième moitié du XIXème siècle et le début du XXème siècle. En s’inspirant de ces luttes, la classe ouvrière d’aujourd’hui peut trouver des exemples pour revendiquer de meilleures conditions de travail et une meilleure qualité de vie.

Voici un extrait du dernier éditorial publié le 30 avril.

« Tant que nous vivons, il y a de l’espoir. Les travailleurs de l’usine Hansae se sont mis en grève le mois dernier pour demander des améliorations dans leurs conditions de travail. Dans d’autres usines, les travailleurs se sont réunis en petits groupes et ont discuté de leurs mauvaises conditions. Certains ont parlé de l’urgence d’un ajustement des salaires suivant l’inflation, d’autres de la nécessité d’une caisse de solidarité pour soutenir les travailleurs au chômage.

C’est dans la lutte pour la satisfaction de ces revendications immédiates que nous pourrons mettre sur pied une organisation démocratique des travailleurs. C’est dans ces luttes que les travailleurs d’Haïti pourront se joindre à leurs camarades d’autres pays pour reprendre l’idée de Marx « travailleurs de tous les pays unissez-vous », avec pour objectif de renverser la bourgeoisie. C’est en prenant le pouvoir et en l’exerçant que les travailleurs parviendront à bâtir une société sans classe, qui aura comme seule boussole la satisfaction des besoins de l’ensemble de ses membres ».