CO N°1350 (10 mai 2025) – Trinidad-et-Tobago – Élections législatives : l’illusion du changement

Le 28 avril, les électeurs ont voté en majorité pour les candidats du Parti UNC (Congrès national uni). Kamla Persad-Bissessar, leader de l’UNC devient Premier ministre, une deuxième fois, car elle a dirigé le pays de 2010 à 2015. 

Elle a donc vaincu le parti de l’opposition le PNM (Mouvement national du peuple) qui était au pouvoir durant ces dix dernières années.

La nouvelle Première ministre est d’origine indienne comme une très grande partie de la population. Les deux partis, l’un  constitué en majorité d’Indiens (UNC), et l’autre à majorité noire (PNM), sont en concurrence depuis longtemps à Trinidad-et-Tobago. Cette fois c’est le leader du parti indien qui prend le pouvoir.

L’ancien Premier ministre et chef du PNM (Mouvement national du peuple), Keith Rowley, a donné sa démission en mars. Il a été remplacé par Stuart Young qui a décidé de dissoudre le Parlement et ainsi provoquer des élections anticipées.

L’ancien Premier ministre a été vivement critiqué à cause de la situation économique et sociale qui ne cesse de se dégrader. Le pays connaît une augmentation des actes de violence, en 2024, Trinidad-et-Tobago ont eu une année record d’homicides avec 624 personnes tuées. Cette violence est surtout liée aux gangs, au narcotrafic et au trafic d’armes. Face à la hausse de la criminalité, les autorités ont institué l’état d’urgence le 30 décembre.

La population subit l’inflation, le chômage, les bas salaires. En décembre 2024, les travailleurs des raffineries, de l’électricité, de l’enseignement supérieur, de l’industrie postale et les dockers ont exprimé leur mécontentement. Ils ont dénoncé la décision du gouvernement d’augmenter les salaires du Premier ministre, du chef de l’opposition, des juges et d’autres hauts fonctionnaires, alors que les revenus de la majorité de la population ne lui permettent pas de vivre décemment. Depuis plusieurs années le gouvernement a bloqué les salaires et a supprimé des postes.

Durant la campagne électorale Kamla Persad-Bissessar a fait de belles promesses. Elle a promis d’augmenter les salaires dans le secteur public, de prendre des mesures contre la vie chère et de créer 50 000 emplois.

La victoire de Persad-Bissessar est essentiellement liée au mécontentement de la politique menée par son prédécesseur.

Les travailleurs n’ont rien à attendre de ces belles promesses. Que ce soit le PNM ou l’UNC, ce sont des partis qui alternent au pouvoir pour servir les intérêts de la bourgeoisie. Les travailleurs devront se défendre par la lutte collective pour exiger et obtenir des augmentations de salaire et des embauches. Et à terme, en se forgeant un parti ouvrier révolutionnaire, obtenir par la révolution des travailleurs et des opprimés le renversement du système politique de la bourgeoisie sous contrôle impérialiste.