CO N°1350 (10 mai 2025) – Martinique – Procès d’Alfred Marie-Jeanne

Le procès d’Alfred Marie-Jeanne, ancien président de la Région Martinique et président du MIM (Mouvement indépendantiste martiniquais), qui devait se dérouler du lundi 28 avril au mercredi 30 avril 2025 au tribunal judiciaire de Paris, a été renvoyé au 17 septembre 2025, pour raison de santé de Marie-Jeanne.

Rappelons qu’Alfred Marie-Jeanne est accusé de « prise illégale d’intérêt », de « faux et d’usage de faux » dans le cadre de l’attribution d’un marché public destiné à la reconstruction d’une école à la Dominique, après un séisme survenu en 2004. L’affaire a été baptisée « Green Parrot ».

La fille d’Alfred Marie-Jeanne, Maguy Marie-Jeanne, et son compagnon de l’époque, Mark Frampton, sont également jugés dans ce procès. L’affaire remonte à plus de vingt ans, mais elle a traversé plusieurs étapes judiciaires. C’est un dossier qui concerne un marché public attribué par le Conseil régional de la Martinique à un cabinet d’architectes dirigé à l’époque par Frampton.

Sans attendre les résultats d’expertises concernent l’état de santé d’Alfred Marie-Jeanne, le juge du tribunal correctionnel a décidé que le procès de M. Marie-Jeanne et celui de sa fille et de M. Frampton se poursuivrait indépendamment. Pour les deux prévenus, le tribunal a requis une peine avec sursis pour « prise illégale d’intérêt ».

Cette affaire a suscité la réaction d’une bonne partie de l’opinion publique qui considère que ce procès relève d’un acharnement contre le président du MIM. La réalité, c’est que nous vivons dans une société où la justice est à deux vitesses. Il y a ceux qui devraient être jugés actuellement pour « empoisonnement au chlordécone », et même condamnés. Ce sont notamment les gros capitalistes de la banane. Mais ces messieurs se pavanent tranquillement en Martinique, sans être inquiétés par la justice. Voilà bien une société injuste qui mérite d’être renversée.