CO N°1351 (24 mai 2025) – Éditorial – Halte à l’extermination d’un peuple !

« On ne sait pas où on va, on ne sait pas où aller » dit un habitant de Gaza, après avoir reçu l’ordre d’évacuer le sud de l’enclave par l’armée israélienne. Le 18 mai, l’armée a annoncé « de vastes opérations terrestres dans le nord et le sud de la bande de Gaza ».

Cette vaste opération a déjà causé de nouveaux massacres. Des bombardements ont fait au moins 150 victimes (100 blessés et 50 morts) dont des enfants en à peine deux jours !

Le Premier ministre israélien Netanyahou dit avoir pour objectif d’anéantir le Hamas l’organisation islamiste palestinienne et récupérer les otages israéliens. C’est depuis les attaques sanglantes du Hamas le 7 octobre 2023 que les Gazaouis vivent sous les bombes, sans aucune échappatoire, sans accès aux soins médicaux. En plus des bombardements, cette population est aujourd’hui au bord de la famine car Israël empêche depuis deux mois et demi l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. Des images scandaleuses d’une population affamée, d’enfants ayant la peau sur les os ont fait le tour du monde.

Pendant ce temps se tiennent à Doha au Qatar des négociations en vue d’un cessez-le-feu en échange de la libération d’otages. Voilà des mois qu’on entend parler de « négociations », « d’un cessez-le-feu », mais Israël continue ses bombardements, il continue d’occuper la région, d’organiser des opérations militaires massacrant sur son passage femmes et enfants. Toutes ces exactions se font dans le silence de la communauté internationale, avec la complicité des grandes puissances occidentales, des impérialismes américain, français et britannique. Tout comme son prédécesseur Biden, le président Trump soutient l’État d’Israël en envoyant des armes. Pour ces États impérialistes, Israël est un précieux allié. Ils ont l’assurance de pouvoir sauvegarder leurs intérêts dans cette région du Moyen-Orient. L’indignation internationale après les tirs de l’armée israélienne visant des diplomates étrangers en Cisjordanie n’y changera rien.

Netanyahou a le projet ignoble de vider Gaza de ses habitants. Il ne mène pas une guerre contre le Hamas, mais veut enterrer la solution à deux États en ne reconnaissant pas l’existence d’un État palestinien.

Dans cette optique, Trump a même fait tourner un clip où il prévoit de transformer le cimetière de Gaza où gisent des dizaines de milliers de morts en une station balnéaire. La population quant à elle serait déplacée en Jordanie ou en Égypte. On parle maintenant de la Libye. Ils pensent ainsi protéger les Juifs en faisant croire à la population israélienne qu’elle aura la paix. Mais il ne peut y avoir de paix, ni de liberté tant qu’un peuple en opprime un autre. Une solution pourrait être la reconnaissance d’un État palestinien qui coexiste aux côtés d’un État israélien. Mais les organisations sionistes d’extrême droite d’un côté et les organisations palestiniennes de l’autre dirigent leur population dans une impasse. L’impasse d’une guerre sans fin, dans un interminable conflit israélo-palestinien. Cependant depuis plusieurs semaines de plus en plus de réservistes de l’armée israélienne refusent de combattre à Gaza. Des manifestations « Palestinian lives matter » (la vie des Palestiniens compte) ont eu lieu contre les offensives.

Face au triomphe sanglant des impérialismes, ces voix dissidentes pourraient être un premier pas pour que des militants palestiniens et israéliens choisissent d’autres perspectives que celles de dresser des peuples les uns contre les autres. L’espoir est du côté de la lutte des travailleurs israéliens et palestiniens. C’est la seule classe capable de renverser ce système d’exploitation capitaliste par une révolution sociale, se débarrassant ainsi des chaines de leur oppression.