Jeudi 10 juillet 2025, un Comité interministériel des outre-mer (CIOM) s’est réuni à Paris autour du premier ministre François Bayrou et de Manuel Valls, son ministre des outre-mer. Mayotte, vie chère et narcotrafic, étaient les principaux thèmes à l’ordre du jour.
Le CIOM est une énième instance destinée à donner l’impression que le gouvernement se préoccupe particulièrement de la situation économique et sociale des populations « ultramari-nes » (hors de l’Hexagone) « La mission du CIOM est d’organiser et de suivre la mise en œuvre des politiques publiques pour améliorer le quotidien des habitants dans les outre-mer, en veillant à leur adaptation aux spécificités locales ».
Lors de ce CIOM, Manuel Valls a informé son auditoire des mesures qui seraient mises en œuvre pour reconstruire Mayotte et annoncé la présentation à très court terme d’un projet de loi visant à lutter contre la vie chère. Ce CIOM avait été réuni en formation restreinte (une dizaine de ministres) et sans y associer les élus d’outre-mer.
Réagissant à la tenue de ce CIOM, Serge Letchimy, le président du Conseil exécutif (PCE) de la Collectivité territoriale de la Martinique (CTM) est monté au créneau dans un courrier adressé à Bayrou et à Valls. Il dénonce le fait de ne pas avoir associé les élus locaux à cette réunion où il apparaît que les grands commis de l’État, comme les préfets, sont privilégiés. Il pointe « une approche délibérément infantilisante et centralisatrice ».
Il faudra bien plus que ces réactions-là pour obtenir le respect d’un appareil d’État pourvu d’un ADN colonialiste que seules les révoltes et les révolutions dans ses colonies ont pu provisoirement tenir en respect.