Depuis le 27 octobre, date de la proclamation officielle de la réélection du président-dictateur Paul Biya avec 53,66 % des suffrages, des manifestations de colère ont éclaté dans plusieurs villes et se poursuivent notamment à Douala, la capitale économique, entraînant des dégradations de bâtiments et l’arrêt de toute activité.
De nombreux jeunes ont été arrêtés. Il y aurait déjà 23 morts, tombés sous les balles des forces de répression.
Paul Biya, 92 ans, qui règne sans partage sur le Cameroun depuis 1982, en est à son huitième mandat. Son principal rival, Issa Tchiroma Bakary, conteste les chiffres et parle d’élection truquée.
Depuis plusieurs années, chaque élection est l’occasion de protestations populaires réprimées dans le sang. Celle qui a éclaté le 27 octobre est une énième dans ce pays où la corruption des élites bat des records. La plupart des manifestants sont des jeunes.
La colère populaire est aussi alimentée par le fait que la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté et le taux de chômage des jeunes dépasse les 30 %. Le salaire mensuel minimum est l’un des plus bas de cette région d’Afrique et un tiers de la population n’a pas accès à l’eau potable et à l’électricité.
Le pays est pourtant riche en ressources naturelles : agricoles, minières, forestières et pétrolières. Mais elles sont accaparées par les grandes multinationales françaises comme le groupe Bolloré, qui contrôle les activités du port de Douala mais aussi la seule ligne de chemin de fer du pays.
Biya n’est que le deuxième président du Cameroun depuis l’indépendance de 1960.
Le Cameroun fut l’un des premiers pays africains à obtenir son indépendance. L’Union des populations du Cameroun (UPC) avait organisé une lutte armée contre l’armée coloniale. La France avait réprimé dans le sang l’UPC et ses dirigeants dont Ruben Um Nyobé qui fut assassiné en 1958.
Récemment, Macron a reconnu les crimes commis par l’impérialisme français au Cameroun il y a 60 ans. Et ceux d’aujourd’hui ?
Que Biya soit un dictateur sanglant ne gêne pas l’impérialisme français. Ce genre de dictateur lui est utile pour perpétuer sa domination et son pillage. Ils ont tous du sang sur les mains !