Le projet de budget 2026 en élaboration au parlement montre une fois de plus que le pouvoir protège les riches. La « taxe Zucman », qui prévoyait de taxer à 2 % les patrimoines supérieurs à 100 millions, a été rejetée par l’Assemblée nationale.
Deux pour cent, une goutte d’eau dans l’océan de leurs fortunes. Mais le message est clair, le parlement n’agit pas pour les travailleurs et les riches continuent de se gaver tout en poussant des cris d’orfraie.
Le patrimoine cumulé par les 500 plus gros propriétaires d’entreprises et leur famille a été multiplié par 9,3 entre 2003 et 2023. Il atteint 1200 milliards d’euros en 2021. Il y a vingt ans il était de 124 milliards. Si la richesse combinée de 90 % des Français a baissé de 3,9 % entre 2019 et 2022, les quatre plus grosses fortunes de France ont vu leurs patrimoines personnels augmenter de 62 à 111 %.
Cette accumulation de richesses s’accompagne d’un assistanat massif des caisses publiques. Le groupe GBH de Bernard et Stéphane Hayot, aux Antilles, à la Réunion et ailleurs en est un exemple. En 2023, il a réalisé 227 millions de bénéfices et a reçu plus de 50 millions d’aides publiques. Et il est loin d’être le plus gros groupe capitaliste et le plus grand bénéficiaire des aides publiques.
D’un autre côté, les services vitaux pour la population restent sous financés. Le budget 2026 s’attaque aux hôpitaux, à la santé, aux fonctionnaires, à l’éducation, aux collectivités locales, aux politiques sociales. Les retraites, déjà menacées, ne sont pas épargnées.
Le budget de l’Outre-mer est menacé d’une diminution de plus de 600 millions d’euros. Les pays d’outre-mer subissent déjà la vie chère, la précarité et le chômage de masse, les travailleurs subissent la stagnation des salaires, et même la diminution des salaires. Le décret du 27 juin 2024, entré en application récemment, diminue puis supprime la prime de vie chère pour les fonctionnaires en congé de maladie.
Aux Antilles, plus particulièrement en Guadeloupe ces budgets en diminution se traduisent aussi par les coupures d’eau récurrentes et qui s’aggravent d’année en année. Quant aux dispositifs de ramassage des sargasses nocives et polluantes, ils sont notoirement insuffisants.
Le gouvernement et le parlement prétendent trouver des solutions sans toucher aux riches. Mais c’est simple, cela signifie ponctionner encore plus les travailleurs et les services publics.
Les grandes fortunes et leurs soutiens politiques hurlent mais tout ce capital, ces dividendes et ces fortunes ne tombent pas du ciel : ils sont créés par le travail de millions d’ouvriers, d’employés, de techniciens. Sans leur sueur, leurs efforts et leur temps, les profits des milliardaires n’existeraient tout simplement pas.
Tant que les grands instruments de production, les banques et les capitaux resteront la propriété d’une minorité richissime, les budgets continueront d’être faits pour elle.
La réponse doit être une réponse de classe : refuser l’austérité et dénoncer le système qui produit ces inégalités : le capitalisme. Préparer l’expropriation des grandes fortunes et défendre le contrôle ouvrier dans les entreprises sont les vraies mesures qu’il faudra prendre par la lutte.
Les milliards qui nous manquent existent : ils sont dans les coffres des Arnault, Bettencourt, Hayot et autres milliardaires. Soumettre au contrôle des travailleurs les moyens de production, les banques et les grandes entreprises, et les faire fonctionner pour répondre aux besoins populaires : voilà la seule perspective pour que la société serve la majorité et non une minorité de parasites.