Le 30 octobre, Luiz Inacio da Silva, Lula, est devenu le nouveau président du Brésil, élu à 50,9% des suffrages, il a battu de peu l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro (49,1%).
Sa victoire est en partie liée à l’impopularité de la politique menée par Bolsonaro.
La bourgeoisie et ses organisations politiques ont soutenu Lula car Bolsonaro s’est souvent montré incontrôlable. Surnommé le « Trump des tropiques », Bolsonaro s’est affirmé comme un machiste, un anti-avortement, un homophobe, ennemi des pauvres. Un responsable du saccage de la forêt amazonienne et du mépris raciste pour les Amérindiens. Il est soutenu par les groupes religieux évangéliques intégristes. Il a montré son admiration pour la période de la dictature de 1964 à 1985.
Lula, ancien ouvrier et syndicaliste, s’est retrouvé à la tête des grandes grèves de 1978-1979. Il fit un mois de prison. Il a milité contre la dictature militaire. Il était très populaire au sein de la classe ouvrière. Son parti le PT (Parti des travailleurs) a organisé des occupations de terre et des coopératives, a construit des quartiers d’habitations ouvrières bon marché.
Devenu président en 2002 et en 2006, Lula a joué sur les deux tableaux : satisfaire la bourgeoisie tout en prenant des mesures sociales en faveur des plus pauvres, des retraites et des salaires. Devenu très populaire, il a été réélu en 2006 avec 60% des voix. Durant son mandat, les années de hausse des prix des matières premières agricoles et minières ont permis à ces secteurs de multiplier leurs profits. Les banques faisaient des milliards de bénéfices.
À la fin de son mandat, un scandale a éclaté au sein de son parti, plusieurs personnalités politiques ont reçu des pots-de-vin de la grande société pétrolière Petrobras. En 2017, il est condamné et envoyé en prison pour corruption et blanchiment d’argent. Lula est sorti de prison et il a pu à nouveau se présenter en 2022.
Une majorité de la population espère une vie meilleure avec Lula. Au Brésil, la faim touche un habitant sur sept, la faim s’est aggravée avec la pandémie, elle touche 33 millions de personnes. L’inflation varie entre 10% à 15% sur les produits alimentaires, le chômage touche 10 millions de salariés, 40% de la population a un emploi informel. Lula, en dépit de ses promesses aux travailleurs, une fois à la tête de l’État, défendra avant tout les intérêts des bourgeois brésiliens et impérialistes et ne fera que du saupoudrage social pour les pauvres.