Mercredi 18 janvier, un bus provenant de République dominicaine a été intercepté par les membres d’un gang armé dans la banlieue nord de Port-au-Prince. Trente sept personnes ont été capturées et sont retenues en otage.
En ce début d’année les kidnappings se poursuivent, illustrant la mainmise des gangs armés sur la population. Les dirigeants politiques montrent leur impuissance ou leur complicité pour certains.
Alors que la population subit les exactions des gangs armés, le premier ministre Ariel Henry signait en décembre un nouvel « accord politique » avec des représentants de partis, des organisations de la société civile et de membres du secteur privé. Il l’intitulait « Consensus national pour une transition inclusive et des élections transparentes ». Une autre tentative pour, selon lui, « remettre en état de fonctionnement les institutions du pays, puis organiser des élections générales en février 2024 ».
On retrouve les manœuvres des politiciens pour prendre les places laissées vides par l’absence d’élection aux différentes chambres parlementaires.
Pour une autre fraction, l’intervention militaire reste une option pour se débarrasser des gangs. Mais les puissances impérialistes de la région ne s’y précipitent pas et les possédants sont partagés sur le bénéfice qu’ils pourraient en tirer.
Ces possédants continuent à faire leurs profits quelle que soit la situation. Les banquiers spéculent sur la variation du taux de change du dollar en gourde, les patrons de l’import-export jouent sur les prix des marchandises, l’inflation atteint près de 50% et les prix des denrées de base sont toujours à la hausse.
Pour les travailleurs, à la fin du mois de décembre, le salaire et les primes de fin d’année représentaient la moitié de ce qu’ils étaient l’année précédente. Avec un dollar valant plus de 150 gourdes, la valeur réelle du salaire minimum avoisine les 4 dollars journalier (4 euros).
Il n’y a pas de cadeaux en ce début d’année, pour les travailleurs et les classes les plus défavorisées. Ils ne peuvent compter que sur leurs luttes dans les entreprises face aux patrons et sur leurs forces organisées pour faire face aux gangs armés.