Le 13 avril était la douzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Depuis le mois de janvier, ce sont des millions de travailleurs, de jeunes, en chiffres cumulés sur l’Hexagone et l’Outre-mer, qui manifestent leur colère contre cette réforme mais aussi contre les salaires qui stagnent face à l’inflation.
Le 14 avril le Conseil constitutionnel, comme il fallait s’y attendre, a validé le report de l’âge de la retraite à 64 ans en rejetant certaines dispositions comme l’index sénior, le RIP (Référendum d’initiative partagée). Quelques heures à peine après cette validation, le président Macron a promulgué la loi. Les syndicats en France ont appelé à « un 1er mai historique » et à multiplier les actions et les grèves.
Cette volonté d’appliquer la loi coûte que coûte en dépit des mobilisations et des grèves ouvrières a creusé le ressentiment vis-à-vis de Macron. Macron et le personnel politique français sont les serviteurs de la bourgeoisie. Ils obéissent au doigt et à l’œil à une bande de capitalistes qui s’enrichissent sur l’exploitation des travailleurs. Au classement des grandes fortunes mondiales, la France est en bonne position. L’homme le plus riche du monde est un français : Bernard Arnault et ses 200 milliards de dollars. La femme la plus riche est française, Françoise Meyers-Bettencourt avec ses 80 milliards de dollars. Le président et la classe politique dirigeante font payer les conséquences de la crise aux travailleurs plutôt que de s’en prendre aux profits des grandes entreprises.
Seule une lutte collective et offensive pourra faire reculer Macron et le grand patronat. Les directions syndicales de l’Hexagone ont été très hypocrites. Elles n’ont pas appelé à étendre les grèves, ni agi en conséquences. Elles n’ont pas milité activement pour la grève générale. En parole elles rivalisaient de propos ronflants, mais dans les faits elles sont très respectueuses du statu quo social imposé par la classe dirigeante, la bourgeoisie et ses serviteurs politiques.
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet s’est exprimée sur la décision qui sera prononcée le 3 mai par le Conseil constitutionnel sur le référendum. Elle a affirmé qu’« il n’y a pas d’autre issue démocratique », « on appelle les sages à la sagesse ». C’est lamentable !
Les travailleurs n’ont aucune illusion à se faire dans les institutions de la bourgeoisie. Ils n’ont aucune illusion à se faire non plus dans des directions syndicales respectueuses de l’État bourgeois. Pour gagner ils ont intérêt à ne faire confiance qu’à leurs propres forces et se libérer du carcan dans lequel veulent les maintenir les directions syndicales.
Pour ce faire, il est d’autant plus important pour les militants ouvriers les plus convaincus de participer et d’animer les mobilisations actuelles. Car c’est dans cette immersion que l’avant-garde ouvrière pourra entraîner d’autres travailleurs.
Oui ce premier mai doit être encore plus imposant que d’habitude. Les principales revendications devront être encore plus martelées. Face à la hausse des prix galopante Il faut un Smic de 2000 euros net, des augmentations de 500 euros pour tous, indexer les salaires sur la hausse réelle des prix. Il faudra imposer des améliorations sensibles des conditions de travail et de vie ainsi que des pensions de retraites hautement revalorisées.
Mais au-delà des revendications matérielles vitales, il faut aussi que la conscience ouvrière, la conscience de classe soient armées de la conviction qu’il faudra renverser le capitalisme qui est la source première des maux que connaissent l’humanité et la planète.