À Mayotte, dès le 11 avril dernier, gendarmes, RAID et CRS sont arrivés par centaines pour l’opération « Wuambushu » présentée par Darmanin comme une réponse à l’insécurité. L’opération prévoyait que 20 000 personnes, essentiellement des Comoriens, soient raflées puis expulsées, que plusieurs quartiers de bidonvilles soient rasés.
Le 26 avril, une opération de destruction fut stoppée provisoirement par le tribunal de justice. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans des villes de l’Hexagone pour protester contre l’opération. Les arrestations se poursuivent par dizaines chaque jour.
Avec l’approbation de toute une partie de la population mahoraise, l’État français fait la chasse aux pauvres pour les expulser vers leur pays d’origine. Mais cela n’empêchera pas de nouvelles arrivées de migrants à Mayotte car c’est la misère qui pousse les Comoriens à prendre la mer au péril de leur vie.
La plupart des Mahorais eux-mêmes vivent dans des conditions effroyables. Il manque des infrastructures vitales, 30 % de la population n’a pas d’eau courante, près de la moitié de la population vit dans des habitations faites de tôles. Il y a un manque criant d’infrastructures scolaires.
En 2021, le manque de classes de primaire était estimé à 800. Le revenu de solidarité active y est inférieur de 50 % à celui de la France hexagonale, le SMIC y est inférieur de 25 % ! Or la vie à Mayotte est bien plus chère et en 2022 seules 30 % des personnes en âge de travailler ont véritablement un emploi. Les Comoriens sans-papiers vivent ces difficultés décuplées. L’absence de ressources, d’accès à la santé, la jeunesse déscolarisée ou sans accès à l’éducation, tout cela favorise l’émergence de bandes violentes de jeunes qui n’ont plus rien à perdre et s’enfoncent dans la criminalité. Il n’y a pas si longtemps la circulation était libre entre les îles de l’archipel comorien. Le système violent dans lequel ces populations vivent maintient les inégalités qu’il secrète et divise les peuples.