Le ministère de l’Éducation nationale a publié la nouvelle carte scolaire pour la prochaine année 2024-2025. Il s’agit de l’annonce des créations et suppressions de postes de personnels pour faire fonctionner cette administration.
En Martinique, ce sont des dizaines de postes, autant du primaire que du secondaire, qui « seront rendus à Bercy ». C’est l’expression qui est généralement employée pour montrer que ces suppressions sont d’abord une affaire d’argent. Et pour les justifier, le motif avancé est toujours le même : la baisse du nombre d’élèves.
En réalité, la vraie raison tient avant tout à la volonté des gouvernements de faire des économies budgétaires pour, disent-ils, assainir les finances publiques. Et la méthode reste toujours la même : ils « dégraissent le mammouth », pour reprendre une expression du tristement célèbre Claude Allègre. En fait, l’Éducation nationale fonctionne depuis des années comme une entreprise privée dont elle emprunte les critères de gestion et à laquelle elle tient à ressembler de plus en plus. Les suppressions de postes ne sont en fait qu’une forme déguisée de licenciements économiques. D’ailleurs, depuis une certaine loi d’août 2019 dite de « transformation de la fonction publique », la gestion des personnels, encore appelée hypocritement « gestion des ressources humaines » a durci les règles en facilitant les licenciements purs et simples. Chaque année, les enseignants paient le prix fort de cette politique financière avec la dégradation de leurs conditions de travail, le stress des postes distribués sur plusieurs établissements ou du nombre important d’élèves par classe.
Mais bien évidemment, ce sont les enfants des classes populaires qui pâtissent le plus de cette situation. Car leurs parents ne peuvent pas les retirer des établissements publics, qui fonctionnent de plus en plus mal à cause des moyens réduits, pour les placer dans des établissements privés, comme l’a fait l’actuelle ministre de l’Éducation nationale. Et comme l’a montré l’explication fournie par cette ministre, la justification de ces suppressions repose toujours sur des mensonges.