Le jeudi 14 mars, près de trois cents personnes ont répondu à l’appel d’organisations politiques et d’associations à manifester. Le rendez-vous avait lieu à partir de 14h devant l’hôtel de la CTM (Collectivité territoriale de Martinique) à Cluny pour demander la libération d’Hervé Pinto.
Parmi elles, se trouvaient des militants, mais aussi des personnes venues avec leurs enfants ou des personnes âgées. Plusieurs n’ont pas hésité à témoigner des conditions dans lesquelles elles se sont retrouvées dépossédées de leurs biens à la suite de ventes par des notaires peu scrupuleux et jugées frauduleuses. Les manifestants ont été éloignés des abords de la CTM par les forces de l’ordre à coups de grenades lacrymogènes.
L’arrestation d’Hervé Pinto est vue comme l’action d’une justice à deux vitesses. Des mouvements de colère parmi certains jeunes se sont ensuivis. Plusieurs élus, le maire de Fort-de-France, celui de Gros Morne, le député Nadeau, le président du conseil exécutif de le CTM, Letchimy ont pour leur part « appelé à l’apaisement ». Ils ont demandé la libération d’Hervé Pinto et la mise en place d’une médiation entre les différents protagonistes dans cette affaire d’indivision et de terrains mal acquis.
Pour rappel, le dimanche 10 mars 2024, Hervé Pinto a été arrêté par les gendarmes alors qu’il se trouvait sur le terrain de son arrière-grand-père, Félix Grat, dont il est un des héritiers. À l’issue de sa garde à vue Hervé Pinto a été déféré devant le tribunal et jeté en prison le soir même. La semaine précédente, il avait été arrêté par les gendarmes à l’issue d’une émission dans le cadre de la même affaire de terrain. À l’issue d’une longue garde à vue, il avait été mis par le tribunal sous contrôle judiciaire jusqu’à son procès fixé au 19 juin, avec interdiction de se rendre sur ledit terrain.