Le samedi 16 mars, le Collectif de défense mobile (LCDM) dirigé par Hubert Quiaba a organisé un rassemblement à l’hôtel Fort Royal (Langley Resort) situé dans la commune de Deshaies, dans le nord de la Basse-Terre.
Le 24 février dernier, une première manifestation à Fort Royal avait rassemblé une cinquantaine de personnes. Les images montrent un personnel exclusivement blanc à l’accueil.
LCDM dénonce la discrimination à l’embauche : la majorité des employés seraient suédois, la nationalité de l’exploitant de l’hôtel. Il les ferait venir directement de Suède. Le personnel local serait cantonné au nettoyage des chambres et à la cuisine, loin de l’accueil. Et encore. En quelques années, le peu de personnel guadeloupéen dans la cuisine et au service a été remplacé par des Blancs.
L’hôtel appartient au Conseil régional mais est exploité par le groupe suédois Langley. En 2007, en signant le bail, Langley s’était engagé à favoriser l’embauche locale. Mais il ne respecte pas ses engagements.
Non seulement Langley mérite d’être dénoncé pour la discrimination qu’il applique dans son établissement mais aussi pour les conditions de travail. Une « femme de chambre » doit parfois nettoyer 18 chambres à elle seule en moins de huit heures avec une pause déjeuner écourtée. Elle doit descendre en buanderie et remonter du linge propre toute la journée avec un ascenseur souvent en panne. Le personnel en cuisine est debout pendant des heures sans pouvoir prendre de vraies pauses.
Les employés suédois, souvent des jeunes, sont logés sur place. Ils sont corvéables à toute heure de la journée et de la nuit pour des salaires de misère tout comme le personnel guadeloupéen.
Il y a quelques années, le patron s’est organisé pour licencier les employés syndiqués.
La mobilisation du 16 mars 2024 a contraint les services de la Préfecture et du Conseil régional à rencontrer le LCDM le 18 mars. Les autorités se sont engagées à faire le gérant respecter des exigences en termes d’emploi local et d’insertion des jeunes.