D’année en année les commémorations de la lutte des esclaves pour leur libération prennent de l’ampleur en Martinique et en Guadeloupe. Et c’est très bien.
Les organisations nationalistes, les associations, certains groupes a po du carnaval sont présents. Les communistes révolutionnaires aussi le font à leur manière.
Il a fallu se battre pour imposer les 22 et 27 mai comme jours fériés, comme jours de fête nationale antillaise. Des militants ont été inquiétés, emprisonnés jugés pour avoir exigé la fermeture des magasins ce jour-là.
Aujourd’hui on a même vu en grande pompe le représentant de l‘État français en Guadeloupe aller déposer une gerbe au fort Delgrès en mémoire du combattant, du héros éponyme.
On avait même envie d’en rire devant la télé. Ce pouvoir de nature coloniale et impérialiste célébrait la lutte des esclaves. L’hypocrisie ne tue pas.
Les esclaves et les travailleurs révolutionnaires de France en février 1848 ont vaincu l’esclavage ancien. Darmanin dit que c’est « la république qui a aboli l’esclavage ». Mais pas n’importe laquelle ! C’est la « république révolutionnaire » de février-mars 1848 qui l’a aboli. Ce n’est pas du tout la même chose. De plus, si elle l’a aboli juridiquement, les esclaves l’ont fait pratiquement par l’insurrection du 22 mai 1848 en Martinique et la situation quasi révolutionnaire en Guadeloupe le 27 mai 1848.
Mais il reste aujourd’hui l’esclavage moderne, c’est-à-dire l’esclavage salarié. Les capitalistes ont remplacé les maîtres, les ouvriers les esclaves. Mais la dictature d’une classe sur une autre existe toujours. Le préfet qui commémore le 27 mai est aujourd’hui au service des esclavagistes modernes.
Commémorer, admirer la lutte de nos ancêtres leur courage et leur détermination c’est bien. Mais préparer une lutte aussi farouche contre l’esclavage capitaliste, dans lequel travailleurs pauvres enrichissent les gros patrons, c’est le combat d’aujourd’hui des esclaves modernes, les travailleurs et tous les opprimés.
Il faut renverser le système capitaliste. Il faut pour cela des partis ouvriers révolutionnaires. Ce ne sont ni l’indépendance ni l’autonomie qui y parviendront. C’est la révolution sociale et la prise du pouvoir politique par les masses opprimées.