Iran – Élections : un réformateur de façade

De nouvelles élections présidentielles ont eu lieu le 5 juillet suite à la mort de l’ancien président ultraconservateur Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère en mai.

C’est le candidat dit « réformateur » Masoud Pezeshkian qui a remporté l’élection avec 53,6 % des voix contre son adversaire Saïd Jalili (ultraconservateur). Par ces élections, le vainqueur cherchait à remobiliser les électeurs. Mais il y eut  60 % d’abstention. Au second tour sept millions de personnes de plus ont voté. Mais  près de 50 % des inscrits ne l’ont pas fait. Cette hausse de la participation a donc bénéficié au candidat réformateur. Pezeshkian a fait de belles promesses en disant : « Mon gouvernement s’opposera à la police des mœurs. Et je m’oppose fermement à toute forme de coercition à l’encontre d’un être humain. Nous n’avons pas le droit de contraindre les femmes et les jeunes filles, et j’ai honte de ces comportements à leur égard ».

Mais la population n’a pas oublié la répression violente du mouvement de protestation « femmes, vie, liberté » après la mort de Mahsa Amini, âgée de 22 ans. En septembre 2022, elle avait été arrêtée par la police des mœurs parce que des mèches de cheveux dépassaient de son voile, elle est décédée à l’hôpital. Sa mort a déclenché une explosion sociale, de nombreuses manifestations et des grèves.

Ce n’est pas la première fois qu’un président réformateur arrive au pouvoir. Ces présidents ont en réalité une faible marge de manœuvre car ceux qui possèdent le réel pouvoir, ce sont les religieux islamiques. Le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, continue de terroriser la population et les femmes qui refusent de porter le voile. Pezeshkian après son élection a prêté allégeance au guide suprême et l’a remercié de l’avoir soutenu. Il y a de fortes chances que la politique d’oppression des femmes et d’exploitation des travailleurs continuent. Le mécontentement au sein de la population est encore présent, elle souffre des pénuries, de l’inflation, de la pauvreté et du chômage qui augmentent.